Les ouvriers du textile en colère

AFP

bangladesh Plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers du textile ont poursuivi leurs manifestations au Bangladesh mardi, pour le quatrième jour consécutif, afin d’obtenir une hausse de leurs salaires.

La police a dispersé avec des gaz lacrymogènes environ 2 000 ouvriers qui bloquaient les principales routes près de l’aéroport de Dacca et des centres industriels d’Ashulia et de Fatullah, à proximité de la capitale, a indiqué un responsable policier d’Ashulia, Badrul Alam, à l’AFP. Le nombre de manifestants a diminué par rapport aux jours précédents où l’on avait enregistré, selon la police, jusqu’à 200 000 personnes venues protester dans les rues.

Promesses gouvernementales

Un ministre, Shahjahan Khan, a assuré lundi soir que le salaire des ouvriers du textile serait augmenté en novembre, soit un mois plus tôt que le calendrier prévu, à l’issue d’une réunion avec les syndicats et le patronat.

Cependant le montant de la hausse reste inconnu. Les ouvriers réclament un quasi-triplement à environ 100 dollars tandis que les industriels ont rejeté la demande, affirmant qu’ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20 % à 3 600 takas, en raison de la conjoncture économique mondiale morose. Cette proposition a été jugée "inhumaine et humiliante" par les syndicats.

Le gouvernement a exhorté les ouvriers à reprendre leur travail, mettant en garde contre un affaiblissement du secteur textile à la suite des manifestations. Quelque 300 usines ont fermé par précaution pendant le mouvement, entamé samedi, et les industriels affirment avoir perdu plusieurs dizaines de millions de dollars.

Force du textile, indigence des ouvriers

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l’américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Véritable pilier de l’économie, le secteur textile représente, avec ses 4 500 usines, 80 % des exportations annuelles qui s’élèvent à 27 milliards de dollars. Cependant, la grande majorité des trois millions de travailleurs ne gagnent qu’un salaire de base mensuel de 3 000 takas (38 dollars américains) - soit l’un des plus bas au monde - suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010.

Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l’habillement du Bangladesh depuis l’effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1 100 personnes. (AFP)

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