Jacques de Groote condamné à une amende avec sursis

van Caloen Ariane

justice C’est une condamnation certes mineure mais contre laquelle Jacques de Groote, ancien administrateur belge au Fonds monétaire international, va se battre jusqu’au bout.

Jeudi, le tribunal fédéral suisse siégeant à Bellinzona l’a condamné à une amende (environ 75 000 francs suisses) assortie d’un sursis dans le cadre du procès concernant la mine MUS en Tchéquie.

En 2011, six Tchèques (d’anciens dirigeants de la société MUS) et le Belge Jacques de Groote avaient été inculpés pour activité présumée de blanchiment d’argent et de criminalité économique. Concrètement, ils étaient soupçonnés d’avoir pris le contrôle de manière illégale d’une des plus importantes sociétés énergétiques tchèques. Le Ministère public de la Confédération helvétique leur reprochait d’avoir mis sur pied une structure de sociétés particulièrement complexe dans différents pays dont la Suisse pour détourner à des fins privées des avoirs de la société, afin de leur permettre d’en devenir propriétaires sans débourser un centime.

"Je suis abasourdi"

Le cas de Jacques de Groote, qui faisait partie du comité de surveillance de MUS, était toutefois différent. Il lui était reproché de ne pas s’être suffisamment informé sur les transactions suspectes. Au moment de son inculpation, le procureur lui avait proposé une amende s’il acceptait de dire qu’il aurait dû s’informer davantage. Ce qu’il avait refusé puisqu’il s’insurgeait contre les accusations de blanchiment d’argent et d’abus de biens sociaux.

"Je suis abasourdi par ce verdict, tout en soulignant que je suis acquitté des chefs d’accusation principaux qui pesaient sur moi, soit le blanchiment d’argent, la gestion déloyale et l’abus de confiance. Le tribunal admet clairement que je n’ai pas voulu léser l’Etat tchèque et je réitère que je n’ai tiré aucun avantage financier, ni direct ni indirect, des opérations incriminées", souligne le communiqué publié hier jeudi par Jacques de Groote.

"J’introduirai un recours contre cette décision pour faire valoir ma bonne foi. Il est en effet essentiel pour moi de mettre fin à une suite de procédures qui durent depuis plus de dix ans et qui m’ont ruiné moralement, financièrement et - à 86 ans - physiquement", ajoute-t-il dans le communiqué publié hier. "Je peux prouver que je ne pouvais pas m’informer. Je ne veux pas avoir une condamnation avant d’avoir quitté ce monde", nous a-t-il précisé hier.

Il se dit néanmoins "heureux" que le tribunal ait dissocié clairement son cas de celui des principaux accusés.

Les autres inculpés qui faisaient partie de la direction générale de la société MUS ont été condamnés pour blanchiment, gestion déloyale et abus de confiance avec des peines de prison à la clé.

AvC

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