Le gouvernement, fier de lui-même

Le Premier ministre Elio Di Rupo (PS) et les six vice-Premiers, un par parti de la majorité (PS, SP.A, MR, Open VLD, CDH et CD&V), étaient tout sourire hier lors de la présentation "avec humilité" du bilan de leur travail, deux ans après l’installation de l’exécutif le 6 décembre 2011. Bilan positif, selon eux. Évidemment. Même si "nous voyons encore trop de faillites et trop de gens perdre leur emploi" , a regretté le Premier.

Il a répété ses tirades habituelles : "rigueur mais refus de l’austérité" - "il n’y a pas eu de hausse globale des taxes" ; "crédibilité" retrouvée; "soutien aux entreprises" ; "soutien au pouvoir d’achat des entreprises" ; etc. Et, bien sûr, la stabilité de la maison Belgique après une crise communautaire longue de 541 jours. "Le but de notre action est de préparer l’avenir, un avenir meilleur pour le pays, pour les citoyens et pour les entreprises."

Un contrôle budgétaire en mars

Le gouvernement a résolu "trois crises" , a déclaré le vice-Premier ministre Open VLD, Alexander De Croo, "la crise communautaire, budgétaire et économique."

Pour son homologue du CDH, Joëlle Milquet, "notre action peut se résumer en cinq verbes" : "on a pacifié" les relations Nord-Sud grâce à la sixième réforme de l’État, "assaini" les finances publiques, "relancé" l’économie, "réformé" différents secteurs (notamment la Justice, la police, la SNCB ou la Fonction publique), et "sécurisé" le pays - une plume qu’elle accroche à son propre chapeau en tant que ministre de l’Intérieur…

Les six vice-Premiers ministres ont aussi brièvement expliqué à quel point les membres du gouvernement représentant leur parti avaient bien travaillé. "Au nom d’Olivier Chastel" , ministre MR du Budget, "je remercie l’ensemble des collègues pour leur patience" lors des difficiles discussions budgétaires "avec des débats département par département" , a notamment dit Didier Reynders (MR).

On retiendra aussi le propos d’Alexander De Croo au sujet de la ministre Open VLD de la Justice, "un domaine dont on a beaucoup discuté durant la dernière décennie" . "Annemie Turtelboom est celle qui est passée des paroles aux actes !" Actes qui ont pourtant suscité l’ire d’une large frange de la magistrature et d’une partie de ses partenaires de la majorité…

Sur la table du gouvernement, encore, d’ici aux élections du 25 mai 2014 : la réforme bancaire (en voie de finalisation) et, sans doute, un contrôle budgétaire en mars. Et dès à présent expédier les affaires courantes ? "Nous continuons à travailler d’arrache-pied , a rétorqué Elio Di Rupo. Il y a un travail immense de suivi budgétaire, la réforme bancaire à faire aboutir et une série de lois et arrêtés royaux à faire adopter, notamment sur le Pacte pour la compétitivité et l’emploi." Bonne continuation.

A. C.