Le navet de la semaine
Publié le 16-02-2014 à 19h49
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Le cinéma, c’est comme le foot ou le cyclisme. Tout le monde le pratique par amour et par passion. L’appât du gain ? Connaît pas. Chacun y fait œuvre désintéressée. Lorsque deux films sur Yves Saint Laurent, Coco Chanel ou "La guerre des boutons" sortent à proche intervalle, ce n’est que coïncidence. Les producteurs de l’un ne savaient évidemment pas que l’autre était en préparation.
On ne s’étonnera donc pas que deux semaines après "Les Rayures du Zèbre" de Benoît Mariage, un autre film emmène un autre agent de footballeur en Afrique, flanqué de son génie local du ballon rond. C’est sûrement un hasard.
D’ailleurs, le pitch du "Crocodile" diffère du "Zèbre". Si, si. Le prodige s’appelle Leslie Konda et il est déjà une star en France. Et c’est lui qui retourne au village natal pour enterrer les cendres de sa maman. Un petit coup médiatique idéal pour son agent Didier (Fabrice Eboué, qui commet scénario, mise en scène et interprétation : c’est beaucoup pour un seul homme et ça se voit). Mais aussi pour le dictateur local, le capitaine Bobo Babimbi, qui entend bien faire de l’enfant du pays l’avant-centre de l’équipe nationale. On a les matières premières qu’on peut, et comme la Françafrique pompe déjà tout le pétrole du sous-sol…
Soyons de bon compte : Fabrice Eboué brasse des clichés, mais de façon égalitaire. Africains, Juifs, Français, pute et politiques,… : tout le monde en prend pour son grade. Les seconds un peu plus, au détour de deux phrases franchement touchy. Mais c’est vrai qu’à une époque où "humoristes" et "polémistes" brandissent leur liberté d’expression pour dire tout et le pire, on n’osera même pas le procès d’intention. Contentons-nous de noter que le scénario est surtout pipi-caca, un brin prout-prout et à peine cul (cul, aussi). Pas de quoi fouetter un crocodile.A.Lo.
Réalisation : Fabrice Eboué et Lionel Steketee. Avec : Fabrice Eboué, Thomas N’Gijol,… 1h30