L’Eglise de Bruxelles pense fermer des lieux de culte, mais après consultation
- Publié le 21-03-2016 à 19h29
- Mis à jour le 21-03-2016 à 19h28
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La rumeur évoque 35 églises sur 110. Des paroissiens de Stockel lancent le débat.V a-t-on vers un "remake" de la querelle de la fermeture et puis finalement de la réouverture provisoire de l’église Sainte-Catherine qui a animé le "Vismet" au cœur du Bruxelles populaire pendant plusieurs années ? Ce n’est pas impossible mais cette fois la querelle ne se situerait plus au centre de la capitale mais aux abords de la très chic place Dumon, à Stockel…
Cela commence en tout cas d’une manière un peu similaire. Comme à Sainte-Catherine, un groupe de paroissiens déterminés a lancé une pétition sous la houlette d’un "Collectif de l’Unité pastorale de Stockel aux champs - Mon église au milieu de mon village".
Une dernière fête pascale "chez eux" ?
Ce collectif redoute que Notre-Dame de Stockel soit finalement fermée et qu’il n’y ait plus que deux églises ouvertes parmi celles de Sainte-Alix, Saint-Paul ou Notre-Dame de l’Assomption de l’unité pastorale. Cela pourrait même aller très vite puisqu’ils se demandent si l’actuelle semaine sainte ne sera pas la dernière qu’ils pourront encore célébrer "chez eux"…
Toute cette mobilisation ne masquerait-elle pas simplement un réflexe protectionniste façon "Nimby" (pour "Not in my backyard") alimenté par des chrétiens des beaux quartiers de Bruxelles ? Ces derniers s’en défendent même si leur pétition évoque clairement "mon clocher, mon curé, le cœur de mon quartier"…
En fait, au-delà de la pétition, les défenseurs de la paroisse de Stockel disent s’engager au nom de toutes les paroisses du vicariat de Bruxelles qui s’apprêterait à connaître, presque "en stoumelings" une opération de fusion d’une ampleur jamais imaginée jusqu’ici puisque, toujours selon la rumeur, quelque 35 églises sur un total de 110 pourraient être fermées dans un souci de rationalisation.
Chez l’évêque, on nuance
De cela, les pétitionnaires de Stockel et environs - les quelque 420 signataires pour l’heure sont loin d’être uniquement des Sampétrusiens… - n’en veulent absolument pas.
Ils pointent aussi clairement la responsabilité de l’évêque de Bruxelles, Mgr Kockerols qui aurait refusé de les rencontrer mais ne désespèrent pas quand même que le dialogue puisse encore être renoué.
Du côté de la rue de la Linière, le siège de l’Eglise catholique à Bruxelles, on nuance pour le moins les accusations et on entend garder la tête froide.
Dans un premier temps Mgr Kockerols n’a pas souhaité participer à une rencontre sous la pression d’une pétition bien peu nuancée.
Sur un mode plus consensuel, l’entourage de l’évêque nous a précisé que pour l’heure, il n’est pas question de décréter la fermeture de 35 églises comme le veut une rumeur tenace.
Il s’agit en fait de parachever la réforme du vicariat en unités pastorales telle qu’elle avait été lancée voici dix ans par l’évêque de Bruxelles de l’époque, Mgr Jozef De Kesel - désormais archevêque de Malines-Bruxelles.
Pour ce dernier, l’heure est venue de parachever la réforme en phase avec les acteurs de terrain, en priorité les personnes et équipes mandatées, à partir des différents clochers de la région.
"Mgr Kockerols, ajoute-t-on, entend continuer cette vaste réflexion sur l’avenir des lieux de culte catholiques à Bruxelles en tenant compte de tous les paramètres, dont le moindre n’est pas qu’il y a aujourd’hui quelque 110 églises sur l’espace limité de la région. En clair : oui à une vraie concertation sur la rationalisation des lieux de culte mais évidemment pas sous la pression et en intégrant toutes les données de la réalité ecclésiale bruxelloise."
Une large consultation
Dans ce contexte, l’évêque de Bruxelles veut largement consulter toutes les parties concernées à condition d’aborder sans tabous les implications politiques, juridiques, financières et autres souvent très complexes de ce dossier. Avec au terme de ce vaste "pow-wow" un paysage d’Eglise capable de relever les défis actuels de présence dans la cité qui ne sont pas faciles, loin s’en faut…
Christian Laporte