La performance en objet de collection

Dans le champ de l’art contemporain, la performance a connu ses heures avant-gardistes à l’aube des années soixante. Elle est devenue aujourd’hui une pratique courante dont les codes sont de moins en moins définis à travers une multitude de pratiques transversales qui flirtent tantôt avec la danse, tantôt avec la littérature orale, tantôt avec les expressions sonores tout autant qu’avec des interventions visuelles variables, de la projection spectaculaire à un solo.

Stimuler l’économie

Cette année, sous l’intitulé "re : production", une bonne trentaine de performances en présentations individuelles ou par des galeries, seront proposées à l’Espace Vanderborght pendant le Brussels Gallery Weekend. La manifestation artistique initiée à Bruxelles l’an passé, entend non seulement inviter des artistes internationaux en live, elle souhaite aussi "faire évoluer les perspectives, les consciences, engager une réflexion et stimuler l’acquisition d’œuvres performatives". En tentant "d’établir le protocole d’une performance", la plateforme veut mettre tout en œuvre afin de "stimuler l’économie de la performance". Pour ce faire, toutes les œuvres seront à vendre, à des collectionneurs, mais pourquoi pas à des responsables de lieux qui pourraient de la sorte les programmer au cours de leur saison. Cette pratique qui se diffuse aussi sous forme de photographies et de vidéos, pourrait apporter à l’artiste une certaine rentabilité au même titre que les œuvres plus traditionnelles, peintures, sculptures, installations…

Parmi les invités du Comité de sélection constitué de sept membres étrangers à l’exception du collectionneur belge Frédéric de Goldschmidt, on compte des travaux historiques et des réalisations récentes. Citons à titre d’exemples l’artiste bangladaise Nazia Andaleeb Preema, qui représente actuellement son pays à la Biennale de Venise, les Belges Ariane Loze et Lieven Segers ou encore l’artiste néo-zélandais David Rickard qui tentera une action durant 24 heures !

C. Lorent