Boris Johnson a réussi son pari

Les premiers sondages à la sortie des urnes donnent la victoire aux tories. Les travaillistes subiraient un cuisant échec. Boris Johnson aurait les mains libres pour "son" Brexit.Ce ne sont que des premières tendances émises immédiatement après la fermeture des bureaux de vote mais les chiffres paraissent suffisamment clairs. Boris Johnson, le chef de file des conservateurs, malgré une campagne électorale difficile, malgré les dernières tendances qui semblaient indiquer une remontée en flèche de ses adversaires travaillistes, devrait disposer d’une majorité suffisante à la Chambre des communes pour mener à bien son Brexit.

Dès l’annonce de ces premières tendances, le taux de la livre s’est envolé.

Boris Johnson aurait donc réussi son pari.

Les premiers chiffres basés sur un sondage commandé par les principales chaînes de télévision britannique lui accordaient même au moins 50 sièges de plus que lors des élections générales de 2017.

Large victoire

Les conservateurs devraient disposer d’une majorité substantielle de 86 voix. L’enquête réalisée dans les bureaux de vote du Royaume-Uni suggère que les conservateurs obtiendront en effet 368 députés sur 650 sièges.

Les travaillistes en perdraient 71 et chuteraient à 191, le Lib Dems en aurait 13, le Brexit Party aucun et le SNP écossais 55.

Les résultats complets sont attendus pour ce vendredi en fin de matinée.

Avec une telle victoire, le Premier ministre britannique Boris Johnson a désormais les coudées franches pour sortir son pays de l’Union européenne le 31 janvier. Le pari semblait incertain mais le succès est sans appel pour le dirigeant conservateur, déterminé à mettre fin à trois ans d’une saga qui a déchiré le pays.

Boris Johnson avait voulu ces législatives, les troisièmes en quatre ans, pour sortir le Royaume-Uni de l’impasse du Brexit, qui divise profondément le pays depuis la victoire du "leave" avec 52 % des voix au référendum de 2016.

Jusqu’ici dépourvu de majorité à la Chambre des communes, le dirigeant de 55 ans arrivé au pouvoir en juillet en se posant comme le sauveur du Brexit n’avait pas réussi à faire adopter par le Parlement l’accord de divorce qu’il avait âprement négocié avec Bruxelles.

Durant la campagne électorale, il a promis de soumettre cet accord aux 650 députés nouvellement élus avant Noël avec l’objectif de mettre le Brexit en œuvre le 31 janvier, date à laquelle il est désormais prévu après trois reports.

Réaliser le Brexit devrait permettre d’enfin pouvoir s’atteler aux "priorités" des Britanniques, comme la santé et la sécurité, avait affirmé le chef de gouvernement durant une campagne sans grand relief, mais marquée par des coups bas, notamment sur les réseaux sociaux, provenant en grande partie des conservateurs.

Les électeurs n’ont pas été séduits par la promesse de Jeremy Corbyn, vétéran de l’aile gauche du Parti travailliste, d’un "vrai changement" après presque une décennie de pouvoir conservateur et presque autant d’austérité, avec des nationalisations à tout-va et des investissements massifs, surtout dans le service public de santé (NHS).

Sur le Brexit, le septuagénaire, régulièrement accusé de fermer les yeux sur des accusations d’antisémitisme dans son parti, prévoyait de rester "neutre" en cas de second référendum.

H. Le.

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