"Sex and Jealousy", une étreinte entre culture et nature au lac de Genval

Scènes Jouée par une joyeuse bande, la pièce de Camoletti a trouvé l’écrin parfait.

Il est temps d'en rire
©Aude Vanlathem

Critique Stéphanie Bocart On vous en parlait il y a peu dans nos colonnes. Pour sa 2e édition, le festival Il est temps d’en rire se décline en deux temps forts cet été, avec une création théâtrale, Sex and Jealousy de Marc Camoletti, jusqu’au 31 juillet, et des plateaux d’humoristes et de l’impro (Motamo) en août. Le tout joué dans un théâtre de verdure exceptionnel : la pelouse de l’hôtel Martin’s située en bordure du lac de Genval. Pour parfaire l’ambiance estivale, le public est accueilli par de la musique live et installé dans des transats avec, s’il le souhaite, la possibilité de boire un cocktail et/ou de grignoter fromages, charcuteries…

Jeudi, soir de première de Sex and Jealousy, le ciel avait décidé de calmer ses ardeurs tempétueuses et de laisser au sec comédiens, équipe technique, hôtes et hôtesses d’accueil, et spectateurs. En Belgique, nul n’ignore que jouer en extérieur, c’est composer avec une météo parfois très capricieuse. En ce 1er juillet, l’heure était donc au soulagement pour Nathalie Uffner, metteuse en scène de Sex and Jealousy et directrice artistique du Théâtre de la Toison d’Or (TTO), qui, pour la première fois, crée une pièce en plein air.

Imbroglio truculent

Années 50. Paris. Dans un coquet salon bourgeois aux tons acidulés de rose et bleu, Bernard (Antoine Guillaume) a découvert que son épouse, Jacqueline (Delphine Ysaye), le trompe avec Robert (Thibaut Nève). "D’un tempérament jaloux", Bernard souhaite une "compensation à son préjudice" et soumet deux arrangements possibles à son rival : 1° le tuer ; 2° passer une nuit avec la femme de celui-ci, Juliette (Odile Matthieu). Mais voilà, Robert n’a pas dit son dernier mot : invité avec son épouse à dîner - c’est Marie-Louise (Catherine Decrolier), gouvernante un brin neuneu, qui régale - chez Bernard et Jacqueline, il a en réalité loué les services de Barbara (Julie Lenain), qui se fait passer pour sa femme, Juliette. Sauf que tout ne va pas se dérouler comme prévu…

Malgré les conditions difficiles de répétition en raison des intempéries, ce soir-là, la pièce est une belle réussite. À l’aise et complices sur le plateau, les comédiens emmènent les spectateurs dans un imbroglio truculent où le faux devient le vrai et le vrai se joue du faux. C’est que cette joyeuse bande se connaît bien pour avoir interprété Boeing Boeing, immense succès de Marc Camoletti (1960), au TTO en 2012, sous la houlette de Nathalie Uffner.

Outre l’excellent jeu des acteurs, Sex and Jealousy a trouvé, au lac de Genval, l’écrin parfait. La temporalité de la pièce (après-midi/soirée) suit la luminosité ambiante - soulignons la création lumières d’Alain Collet - tandis que, habilement imaginé par le scénographe Dimitri Shumelinsky, le décor s’intègre en toute harmonie au cadre naturel du site : la terrasse évoquée dans la pièce donne sur les magnifiques arbres au vert éclatant de la plaine de l’hôtel Martin’s. Le temps d’une soirée, Sex and Jealousy invite ainsi à une étreinte entre culture et nature.

Jusqu’au 31 juillet, du mardi au samedi à 20 h, au lac de Genval. Infos et rés. au 02.510.05.10 ou sur www.ttotheatre.be - www.ilesttempsdenrire.be

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