Les grimpantes, des plantes à tout faire
Leur aptitude à escalader, s’accrocher et couvrir permet des usages très variés jusqu’aux plus inattendus.
- Publié le 05-02-2023 à 20h00
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Les plantes grimpantes ont une capacité à habiller murs, pergolas, cabanons et clôtures qui attirent sur elles, l’attention de tous. Nul besoin de posséder un grand jardin pour les adopter. De vigueur très variée, elles offrent de nombreuses possibilités : mettre en valeur une façade ou les détails d’une architecture, faire de l’ombre, draper un arbre mort, recouvrir un talus dénudé ou plus simplement le retenir, apporter couleur et matière à hauteur de ciel, donner du relief, servir de tenture verte à un vieux mur. Que leur destin soit d’ordre esthétique ou de judicieux camouflage, elles ont plus d’une corde à leur arc. Leur diversité est immense. La difficulté majeure réside dans le choix de la plante convenant au but recherché.
Le comportement de la plante
Comme de coutume, ces plantes diffèrent les unes des autres par leurs spécificités et leurs exigences. Soleil ou ombre, sol riche et humide ou drainant, etc.
Il y en a de très énergiques et d’autres franchement plus paresseuses. La rapidité de croissance, la taille qu’elles peuvent atteindre, la manière dont elles s’agrippent à la surface ou le genre de support qui leur est nécessaire sont des points à investiguer. Le feuillage est-il persistant ou caduc ? À quelle époque se produit la floraison, est-elle unique ou se répète-t-elle ? Quelle orientation ?
L’espace disponible est un point important. Une seule clématite à faible développement sur une grande façade va sembler disproportionnée. Une vigne vierge sur un mur de dimension modeste le verra vite débordé.
Chasser le naturel
Le terrain naturel des grimpantes, c’est évidemment tout ce qui est vertical dans un jardin, les treillages, les tonnelles, les murs mais aussi les arceaux et les portiques.
Toutefois, dans la nature, elles ne trouvent pas toujours d'autres plantes ou supports susceptibles d'être escaladés. Elles n'ont alors pas d'autres solutions que de diriger leurs rameaux sur le sol. C'est une aubaine pour le jardinier. Il peut exploiter cette tendance à son profit en les utilisant en couvre-sol là où le gazon a déclaré forfait. Quelques-unes ont pour elles une croissance rapide et une grande tolérance à la nature du terrain. Certains rosiers lianes se prêtent à cet usage, choisir les variétés inermes pour faciliter le désherbage, les chèvrefeuilles les plus énergiques et quelques clématites en particulier les espèces herbacées qui sont parfaites dans le rôle : Clematis jouiniana 'Madame Robert Brydon', Clematis heracleifolia, Clematis recta. A l'inverse, des plantes couvre-sol comme le Cotoneaster dammeri peuvent être traitées en grimpantes et palissées sur un grillage. Le plus simple est d'essayer.

Arbustes formés en grimpants
Il est possible de cultiver comme des grimpantes de nombreux arbustes moyennant un petit travail de mise en forme. Il faut leur donner un support adapté et les y palisser pour qu’ils couvrent la surface verticalement. Il s’agit surtout d’arbustes décoratifs. Guidés sur un treillage ou sur des fils tendus, ils remplacent les grimpantes plus classiques. Le Pyracantha s’y prête assez bien, le céanothe également ainsi que le forsythia. La seule contrainte est d’essayer. Beaucoup de rosiers arbustes se laissent également traiter de cette manière.
Il arrive que de véritables plantes grimpantes disposant d’organes pour s’accrocher soient parfois conduites en arbuste. C’est le cas de la glycine qu’il n’est pas rare de rencontrer en petit arbre solitaire au milieu du gazon. Un solide tuteur au départ est nécessaire.
Clin d’œil
L’art topiaire est une très ancienne pratique du jardinage. Ce mot évoque les magnifiques réalisations du genre en Angleterre comme en France. Il consiste à donner aux arbres et aux arbustes des formes diverses. Dans les jardins classiques, ces sculptures végétales sont surtout des cônes, des boules ou des pyramides mais parfois aussi des formes animales ou humaines. Les arbustes classiquement utilisés sont le buis et l’if. Avec eux, il faut plusieurs années pour aboutir à un résultat satisfaisant.

Les grimpantes permettent de gagner du temps. Pour créer une sculpture, il faut disposer d’une armature en fil métallique où faire croître la plante. Le lierre est la plante qui convient le mieux dans cet emploi. Il est persistant et offre des variétés colorées. Le plus simple est de débuter avec un gabarit acheté dans le commerce ou de le fabriquer soi-même avec du grillage. Le poser dans un pot ou en pleine terre et installer une ou plusieurs grimpantes à son pied. Au fur et à mesure du développement des rameaux, les palisser sur la structure. Lorsque le manteau végétal est bien développé, il ne reste qu’à le tondre à la cisaille ou au sécateur afin d’obtenir une belle forme nette.
Des floraisons décalées
La plupart des floraisons de grimpantes se produisent au printemps ou en début d'été mis à part les rosiers remontants ou à floraison continuelle. Les floraisons de fin d'été et d'automne sont plus rares. Celle qu'on appelle la bignone, Campsis radicans, peut être spectaculaire. Elle apprécie les murs chauds, les sols riches bien drainés. Campsis radicans 'Gold Trumpet' est d'un bel orange chaud, parfait avec les couleurs de fin d'été.
La Clematis terniflora embaume le mois de septembre avec ses petites fleurs blanches exquises. Assez vigoureuse, elle se taille sans souci et se contente de quelques heures de soleil.
