Maya utilise l'intelligence artificielle pour faciliter l’entretien des espaces verts
GVE Europe propose un outil innovant qui facilite l’entretien des parcours de golf et d’autres espaces verts.
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- Publié le 07-04-2023 à 13h32
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Libre Eco week-end | La jeune pousse
Tous ceux qui jouent au golf ou ont déjà foulé un terrain peuvent bien imaginer le travail que représente son entretien. C'est là qu'intervient Maya, nouvelle "assistante personnelle" des greenkeepers. Grâce à l'intelligence artificielle, cette app développée par GVE Europe exploite les données recueillies sur le terrain et les croise avec le big data. "Notre logiciel SaaS traite les informations collectées par capteurs connectés et les observations fournies par les gestionnaires de terrain. Le tout est comparé et mis en perspective avec les données historiques et des insights scientifiques", explique Valentine Godin qui a fondé GVE Europe en 2021. "J'ai commencé par faire de la consultance en environnement tout en développant Maya", raconte cette jeune ingénieur mécanique en environnement, fraîchement diplômée de l'University College London.
C'est dans le cadre de son mémoire d'ailleurs qu'elle s'est intéressée aux golfs et s'est lancée dans la pratique de ce sport. "Quand j'en ai le temps…"
L’objectif de Maya est d’aider les clubs à gérer les terrains de façon plus rentable, plus efficace et plus respectueuse de l’environnement.
Récolter les données
Pour cela, son intervention comprend trois parties. La première est la récolte des données qui se fait grâce à trois instruments de mesure. Tout d'abord une station météo. Celle-ci mesure la température de l'air, l'humidité, la pluie, le rayonnement solaire et la vitesse du vent. Le deuxième instrument est une sonde enterrée dans le sol afin de mesurer la température et l'humidité de celui-ci. "C'est un élément clé pour la gestion et la prévention des maladies." Enfin, un capteur d'humidification est placé pour détecter la rosée, "le véhicule de transport des maladies fongiques sur le sol."
Maya réalise aussi de la prédiction du risque de maladies. "Sur base de nos données et des observations sur le terrain, les greenkeepers vont pouvoir ajuster leur travail. Aujourd'hui, leurs marges de manœuvre se réduisent avec l'interdiction de certains pesticides. Il faut donc travailler de plus en plus en préventif et non en curatif", souligne Valentine Godin qui précise : "Nous mesurons, nous donnons l'information qui aide à la prise de décision mais nous ne donnons pas la solution."
La troisième partie du travail est la remise d'un rapport. "Chaque golf a ses particularités. L'analyse des données permet de faire évoluer l'algorithme pour chaque parcours."
Maya permet d’agir sur trois grands enjeux rencontrés par les gestionnaires de terrain : une meilleure précision au niveau de l’arrosage (qui permet d’économiser 30 % d’eau), une meilleure gestion et prédiction des maladies et une meilleure gestion des intrants (sable, azote…).
Un investissement de 3 000 euros
Le coût de Maya pour un club ? 3 000 euros pour les trois instruments. "Les clubs les achètent. Ce qui fait qu'ils peuvent les amortir sur plusieurs années", détaille la CEO. À cela, il faut ajouter 300 euros par mois pour un accès à la plateforme. "Nous n'installons en principe qu'une station météo, qu'une sonde et qu'un capteur d'humidification par terrain. Mais on peut très bien envisager rajouter (avec un coût supplémentaire alors) une sonde de sol pour un green qui poserait un problème particulier", note Valentine Godin qui évoque une autre possibilité : "On peut aussi imaginer un club qui aurait deux parcours avec des expositions très différentes et qui aurait donc deux plans d'entretien. Il est possible de prévoir une deuxième station météo par exemple".
Vingt clubs de golf sont déjà équipés, en Belgique, mais aussi à l'étranger (France, Angleterre, Danemark et Espagne). En outre, la start-up destine également sa technologie à des clubs de football ou de cricket et est ouverte à des discussions avec les parcs et jardins et avec des vignobles. "On aimerait faire un projet pilote comme nous l'avions fait pour le golf avec cinq clubs. L'agriculture est aussi un créneau envisagé. C'est intéressant pour des cultures spécifiques, comme celle de la pomme de terre qui fait face à de nombreux problèmes de maladies."
GVE a déjà réalisé une levée de fonds d’un demi-million d’euros auprès d’Invest BW (via B2Start) et d’investisseurs privés. Ce qui a permis à Valentine Godin d’engager deux personnes. D’ici la fin de l’année, la jeune entrepreneuse espère que sa start-up comptera huit personnes et aura convaincu 100 golfs.