"Nous allons à la conquête du pays" : Yolanda Diaz, la femme déterminée à sauver l'Espagne
La communiste Yolanda Diaz souhaite fédérer les formations de gauche en vue des élections législatives anticipées.
- Publié le 04-06-2023 à 20h47
:focal(2083x1396:2093x1386)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AY5XS3JJINFXRM5M5YINDSOGEU.jpg)
Au lendemain des résultats des élections municipales en Espagne dont la droite est sortie victorieuse, le premier ministre socialiste Pedro Sanchez a annoncé la dissolution du Parlement et la tenue d’élections législatives anticipées pour le 23 juillet prochain. Face à la déroute des socialistes et de Podemos, une figure a néanmoins émergé. Cheffe de file de la gauche radicale, Yolanda Diaz, semble en effet plus que déterminée à rapprocher les formations de gauche en vue de retourner la situation et de gagner ces élections.
Cette ancienne avocate galicienne, ministre de l’emploi et deuxième vice-présidente du gouvernement Sanchez, fait aujourd’hui partie des figures politiques les plus populaires auprès de la population espagnole. Elle avait déjà annoncé début avril sa candidature aux élections législatives initialement prévues en décembre 2023.
Depuis l’annonce des élections anticipées, la formation politique créée en 2022 dont elle est à la tête, Movimiento Sumar (Additionner), doit désormais accélérer la réalisation de son objectif de formation d’un large front progressiste à gauche. À seulement dix jours de la date limite d’enregistrement des coalitions électorales, Mme Diaz s’est ainsi engagée mercredi dans des pourparlers avec une quinzaine de formations politiques afin de définir une candidature commune à gauche du PSOE. Parmi ces forces, Podemos, la formation qui avait révolutionné la gauche espagnole en 2016 et qui voit aujourd’hui son leader Pablo Iglesias abandonner ses fonctions. Discrète sur ces négociations, Yolanda Diaz reste néanmoins confiante. Dans une déclaration brève aux médias le 31 mai, elle affirmait vouloir relever le défi et tentait de rassurer les "inquiets" : "Je leur envoie un message clair d’espoir et de confiance […] Nous allons à la conquête du pays".
Politiquement plus proche des intérêts des syndicalistes que des patrons, cette habituée du dialogue social et du consensus avait pourtant réussi à les mettre d’accord sur la réforme du marché du travail destinée à lutter contre la précarité. Cette fois, il est néanmoins question de réunir une gauche plus qu’épuisée et divisée, dont Pedro Sanchez dépend notamment pour espérer rester au pouvoir.
Le défi de Yolanda Diaz et de sa formation Sumar, face à la montée de la droite, est donc de taille.