Magda Aelvoet craint un sommet de la Terre difficile
Publié le 22-08-2002 à 00h00
Comment le gouvernement belge aborde-t-il le sommet de la Terre à Johannesbourg? Quels seront ses objectifs?
Dans le cadre de ce sommet, l'attitude adoptée par l'Europe sera déterminante. En tant que ministres belges, nous nous sommes investis très activement dans la formulation de la proposition européenne tant durant les conseils des ministres de l'Environnement que dans le cadre des réunions internationales préalables. Par exemple, à Bali. Pour nous, il s'agit surtout de réussir à faire passer un message: le sommet de la Terre ne consiste pas en un affrontement d'une partie des pays contre les autres. Il n'y a pas d'un côté des pays qui exigent et de l'autre des pays qui doivent tout donner. Tout le monde doit assumer ses responsabilités dans des domaines tout à fait cruciaux et importants et qui coûtent à tout le monde.
Etes-vous optimiste quant aux résultats du sommet de la Terre?
Je ne suis pas optimiste jusqu'à dire: c'est garanti, on va avoir un bon résultat. Je ne peux et ne veux pas le dire. Personnellement, je pense que les débats vont être difficiles, que tout ne va pas se passer exactement comme je le voudrais mais si on s'installe dans une attitude pessimiste, les chances que rien ne sorte de la conférence ne font que s'agrandir.
Au vu de tout ce qui se passe actuellement, il ne sera pas évident pour les leaders politiques d'assumer, aux yeux du monde entier, la responsabilité d'un sommet qui n'aboutirait à rien ou accoucherait d'une souris. Il faut se dire que ce sera difficile mais qu'on n'a pas le choix, on ne peut pas échouer. En termes concrets, la déclaration politique devra être sérieuse et il est essentiel qu'on ait un plan de mise en pratique consistant.
Voulez-vous dire qu'on ne peut plus se contenter de généreuses déclarations d'intention?
Il est essentiel qu'on puisse montrer que, par exemple, il est possible d'arriver à de larges accords, sur par exemple les réformes des systèmes de production et de consommation. Aux plus nombreux seront les pays à s'engager dans un accord, au plus la possibilité de le voir se réaliser dans les faits grandira. Toutefois, il ne faut pas s'attendre à ce qu'on puisse obtenir, à court terme, beaucoup d'engagements supplémentaires. Si on arrive à ce que les engagements déjà pris soient correctement exécutés, ce sera déjà un pas important.
© La Libre Belgique 2002