Michelle Martin charge Dutroux
Michelle Martin a accusé mercredi après-midi devant la cour d'assises Marc Dutroux des enlèvements et séquestrations des six fillettes et adolescentes. Elle a précisé qu'elle était à chaque fois au courant, indiquant qu'elle n'avait rien fait pour secourir Julie et Mélissa pendant la détention de Marc Dutroux entre décembre 1995 et mars 1996. Dutroux charge Nihoul, Martin et deux policiers La défense à répondu aux accusations Le duel des JT aux portes du palais
Publié le 02-03-2004 à 00h00
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Michelle Martin a accusé mercredi après-midi devant la cour d'assises Marc Dutroux des enlèvements et séquestrations des six fillettes et adolescentes. Elle a précisé qu'elle était à chaque fois au courant, indiquant qu'elle n'avait rien fait pour secourir Julie et Mélissa pendant la détention de Marc Dutroux entre décembre 1995 et mars 1996.
Pendant près de deux heures d'interrogatoire, Michelle Martin n'a pas dit un seul mot sur Michel Nihoul, que, dans la matinée, Marc Dutroux avait désigné comme commanditaire des enlèvements.
Michelle Martin a rencontré Marc Dutroux à l'âge de 21 ans: «Quand je l'ai rencontré, je pensais que c'était le prince charmant qui allait me sauver d'une maman possessive. Mais cela ne s'est pas passé comme cela ». Elle a répété qu'il n'était pas possible d'échapper aux ordres de ce «gourou » qui la battait mais que «maintenant, elle n'a plus peur ».
Elle a dit que Marc Dutroux, avec qui elle a été condamnée dans les années 80 pour séquestrations et viols, lui a confié son intention de récidiver après sa libération et qu'il l'a toujours informée peu après les six enlèvements qui allaient suivre «pour l'impliquer ».
Pour Julie et Mélissa, enlevées le 24 juin 1995, «il m'a dit au téléphone que lui et Bernard Weinstein les ont enlevées. Il était très énervé car il s'agissait de petites filles et qu'il n'avait pas eu le temps de remarquer leur âge », a-t-elle dit. Michelle Martin a expliqué que c'est la raison pour laquelle «il est reparti en chasse » en été pour enlever An et Eefje.
Dix jours plus tard, il est venu «la larme à l'oeil » pour dire que Bernard Weinstein et lui ont dû les «supprimer » car il ne «s'en sort plus » avec quatre filles dans la maison.
Le 6 décembre 1996, Marc Dutroux a été incarcéré alors que Julie et Mélissa étaient toujours enfermées dans la cache de Marcinelle. Il lui avait dit qu'elle devait nourrir les deux fillettes «mais j'en ai été incapable », a-t-elle précisé. «Je n'imaginais même pas deux petites filles » dans la cache, «c'était comme des bêtes sauvages », a dit Michelle Martin. Elle n'a pas prévenu la police: bien qu'elle l'ait «peut-être imaginé mais n'a jamais osé le faire ». Pour elle, il «était inconcevable qu'elles meurent ».
Peu après sa libération, en mars 1996, Marc Dutroux lui a téléphoné pour dire qu'une des fillettes était mourante et l'autre était morte. Elle a apporté des fortifiants pour essayer de la ranimer mais Dutroux n'y est pas parvenu. «Il m'a toujours reproché la mort de Julie et Mélissa car je n'avais pas suivi ses instructions », a dit Michelle Martin, précisant que Marc Dutroux l'a également prévenu peu après avoir enlevé Sabine Dardenne, le 28 mai 1996 et Laetitia Delhez le 9 août 1996 En fin d'interrogatoire, elle a précisé qu'elle «souhaitait que les parents, Mr et Mme Marchal, M et Mme Lambrecks, les parents de Julie et Mélissa qui ne sont pas là, Melle Dardenne et Melle Delhez puissent entendrent que je regrette infiniment ce qui s'est passé ».
Nihoul: «Je n’ai rien à voir avec des enlèvements d’enfants» L’ancien homme d’affaires Michel Nihoul, accusé par Marc Dutroux d’avoir été l’homme-orchestre d’un réseau pédophile, a réaffirmé qu’il n’avait «rien à voir avec des enlèvements d’enfants» mercredi devant la cour d’assises d’Arlon, dans le sud-est de la Belgique. «Je n’ai jamais ni vu ni ne me suis douté de ce qui se passait. Je n’ai jamais fait de mal à des enfants», a-t-il martelé. L’homme de main de Marc Dutroux, Michel Lelièvre, a lui aussi mis Michel Nihoul hors de cause, dans les enlèvements d’enfants imputés à Dutroux. «Nihoul n’a strictement rien à voir dans les enlèvements», a-t-il déclaré. Au cours de son propre interrogatoire mercredi matin, Dutroux avait déclaré que les rapts de fillettes et d’adolescentes qui lui sont reprochés étaient le fruit de «commandes» passées par l’ex-homme d’affaires bruxellois, qu’il avait décrit comme l’homme-orchestre d’un réseau pédophile.