Moins de PS et plus de FN

Aussi leader installé qu'il soit, le PS marque le pas pour la quatrième fois consécutive dans les intentions de vote en Wallonie. Cette succession devient significative, d'autant plus que les écarts, même faibles à chaque fois, ne cessent de s'accroître d'un trimestre à l'autre: -0,3pc à notre «baromètre» de décembre 2004; -0,7 en mars et à nouveau en juin 2005; -1,1 cette fois. Conséquence: pour la première fois, le parti socialiste passe sous son score de juin 2004: 35,8 de sondés contre 36,9pc d'électeurs. Il n'y a pas le feu au lac, mais il y a valeur d'avertissement.

L'autre parti qui fléchit, en cet automne, est son partenaire non pas au pouvoir fédéral, mais au pouvoir régional: le CDH. La variation est ici minime par rapport à juin dernier (-0,3pc), mais c'est la fin d'une «belle» série, puisque les humanistes avaient aligné jusqu'au précédent trimestre quatre progrès consécutifs par rapport à leur résultat électoral de juin 2004.

Nouveau progrès MR

Les pertes PS et CDH, auxquelles s'ajoute le nouveau repli de petits partis de plus en plus marginalisés, profitent aux trois autres labels représentés dans les parlements.

Le plus à en bénéficier est le MR. Après plusieurs ressacs consécutifs en Wallonie, les réformateurs signent une deuxième progression (+0,8pc en juin; +1,2pc en septembre). Ainsi dépassent-ils désormais leur score électoral de juin 2004, quoique à large distance encore de celui de mai 2003. Un redressement que l'on doit sans doute rapprocher de l'ascendant personnel de leur président de parti et vice-Premeir ministre fédéral, Didier Reynders étant désormais deuxième en Wallonie (ci-desous) et troisième à Bruxelles (ci-après). Un redressement, aussi, à observer en dépit des humeurs délétères entourant le seul exécutif (hormis le germanophone) duquel ils sont partie prenante, la coalition fédérale libérale-socialiste...

Ecolo, pour sa part, reprend quelque poil de la bête. Après trois baisses consécutives, il progresse, serait-ce d'un modeste +0,5pc. Un progrès insuffisant toutefois pour reprendre au FN la quatrième place du paysage wallon que les extrémistes avaient ravie aux verts en juin dernier.

Le FN gagne en effet 0,8pc, ce qui le situe pour la première fois au-dessus de son score électoral déjà porteur de juin 2004 (8,8pc de sondés contre 8,5pc d'électeurs) et cette fois bien au-delà de celui de mai 2003 (5,6pc). Deux paramètres doivent inquiéter davantage que ce chiffre absolu, qui reste évidemment très éloigné des positions du Vlaams Belang côté néerlandophone.

D'abord, le parti extrémiste francophone progresse pour la troisième fois consécutive en Wallonie. Or, il nous avait habitués jusqu'ici, à l'inverse desdits extrémistes flamingants, à des évolutions en dents de scie... Ensuite et surtout, notre sondage a été bouclé avant que l'affaire de la société de logement social «La Carolorégienne» prenne l'ampleur que l'on sait. Or, il faut craindre qu'à Charleroi (où il était déjà deuxième) et même au-delà (dans des publics électoraux comparables), le scandale bénéficie d'abord au Front national, aussi divisé et inconsistant soit-il!

© La Libre Belgique 2005

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