En route vers des cliniques du sein agréées

Nous l'avons encore rappelé récemment (LLB 28/09/2005), à l'occasion du lancement de la campagne de dépistage du cancer du sein en Communauté française, une mammographie est proposée gratuitement, tous les deux ans, aux femmes âgées de 50 à 69 ans.

Laurence Dardenne

Nous l'avons encore rappelé récemment (LLB 28/09/2005), à l'occasion du lancement de la campagne de dépistage du cancer du sein en Communauté française, une mammographie est proposée gratuitement, tous les deux ans, aux femmes âgées de 50 à 69 ans. «Mais le meilleur des dépistages ne sert à rien s'il n'existe pas, ensuite, une prise en charge thérapeutique irréprochable», a souligné le Dr Didier Vander Steichel, de la Fondation contre le cancer (FCC), lors de la présentation du groupe parlementaire «cancer du sein» et d'une proposition de loi sur les cliniques du sein.

«Aujourd'hui, on opère le cancer du sein dans plus de 100 hôpitaux en Belgique. C'est trop, estime le directeur scientifique de la FCC, il faudrait idéalement agréer 40 à 70 unités en fonction des normes retenues. De même, il serait bon d'instaurer un minimum de 30 à 50 interventions par an, par chirurgien ou par gynécologue».

Pluridisciplinarité

C'est dans cet esprit que le sénateur MR François Roelants du Vivier, à qui l'on doit la création d'un groupe interparlementaire baptisé «cancer du sein», déposera le 7 octobre prochain une proposition de loi visant à établir des normes de qualité pour les cliniques du sein.

«La prise en charge d'une femme (ou plus rarement d'un homme; NdlR: 2pc) touchée par un cancer du sein nécessite aujourd'hui une approche pluridisciplinaire complexe et hautement spécialisée», peut-on lire dans le texte de la proposition de loi.

«Il faudrait intégrer des équipes de psycho-oncologues dans les équipes soignantes», a pour sa part fait remarquer le Dr Fabienne Liebens, présidente de l'asbl Europa Donna Belgium, qui a, entre autres priorités, la promotion d'un dépistage de qualité, le droit à l'accès aux meilleurs traitements ainsi qu'à la prise en charge psycho-sociale pour toutes les femmes et la formation des professionnels de la santé à la communication des mauvaises nouvelles.

«Nous avons en Belgique d'excellents chercheurs, a rappelé le sénateur Roelants du Vivier, il faut que les élus s'investissent davantage pour proposer et mettre en oeuvre les moyens qui feront reculer la maladie et donneront un meilleur espoir aux 7000 femmes qui, chaque année, sont touchées par le cancer du sein en Belgique». A l'heure actuelle, 53 parlementaires, dont 23 sénateurs et 30 députés ont d'ores et déjà répondu à l'appel. Au programme de ce groupe interparlementaire - le plus peuplé du Parlement belge -, figurent, le 7 octobre, l'organisation d'un colloque dans l'hémicycle du Sénat et le dépôt de la proposition de loi sur les cliniques du sein. Dans un second temps, on prévoit la mise sur pied d'un réseau européen des groupes parlementaires sur le cancer du sein.

Un seul chiffre, en guise de conclusion: en Belgique, chaque jour, quinze femmes reçoivent le diagnostic de cancer du sein.

© La Libre Belgique 2005

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