Guy Verhofstadt outré
Le premier ministre Guy Verhofstadt s'est dit "outré" vendredi par la nature des faits mis au jour jeudi par le Parquet de Termonde concernant les agissements d'une organisation néo-nazie auxquels seraient mêlés des militaires.
- Publié le 07-09-2006 à 00h00
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Le premier ministre Guy Verhofstadt s'est dit "outré" vendredi par la nature des faits mis au jour jeudi par le Parquet de Termonde concernant les agissements d'une organisation néo-nazie auxquels seraient mêlés des militaires.
C'est "inacceptable" et "intolérable" a dit Guy Verhofstadt, selon qui, indépendamment de savoir si ce réseau projetait de commettre des attentats, ce qu'il reviendra au Parquet de confirmer ou d'infirmer, les faits constituent "une mauvaise affaire pour notre pays et notre armée". Guy Verhofstadt a indiqué cela au cours de la conférence de presse de rentrée qui a suivi le Conseil des ministres.
Le premier ministre ne se prononce pas directement sur la question de savoir s'il faut une nouvelle loi pour lutter contre ces organisations. Répétant ce qu'avait déjà dit le ministre de l'Intérieur Patrick Dewael, il a indiqué que c'était au parlement d'examiner si l'arsenal législatif était suffisant ou si à l'instar de ce que font les pays voisins, il serait plus opportun de permettre à la justice d'interdire ce type d'organisations.
M. Verhofstadt a toutefois ajouté qu'il ne doutait pas qu'un "consensus" puisse être facilement atteint sur cette question. "Je n'imagine pas que des partis veuillent protéger des organisations néo-nazies", a-t-il précisé dans une allusion à peine voilée au Vlaams Belang.
Le Conseil des ministres a également approuvé vendredi l'initative des ministres de la Justice et de la Défense Laurette Onkelinx et André Flahaut dont un avant-projet de loi vise à prévoir des méthodes particulières de recherche pour les services de renseignements, à l'instar de ce qui se fait pour les services de police.
Deux nouvelles personnes ont été interpellées vendredi à l'issue de nouvelles perquisitions menées dans le cadre de l'enquête sur le groupuscule néo-nazi démantelé jeudi, a-t-on appris au parquet fédéral.
Ces perquisitions, menées dans les arrondissements de Malines et d'Anvers, ont conduit à la saisie, à deux adresses, de respectivement 50 et 60 armes, a précisé le parquet fédéral.
Les deux personnes interpellées vendredi ne sont pas des militaires.
Les 17 personnes interpellées jeudi n'ont pas encore toutes été présentées devant le juge d'instruction Van Cauteren. Six d'entre elles - dont trois militaires - ont été placées sous mandat d'arrêt. Sept ont été libérées sous conditions. Les quatre autres doivent encore passer devant le juge d'instruction, a précisé le parquet fédéral.
Le ministère de la Défense s'est constitué partie civile dans l'affaire des militaires arrêtés pour leur implication présumée dans un réseau néo-nazi qui aurait projeté d'organiser des attentats en Belgique, a annoncé le cabinet du ministre de la Défense. "La décision a été prise cette après-midi. Le ministre de la Défense a décidé de se constituer partie civile", a indiqué un porte-parole de M. Flahaut à l'agence BELGA. Cette idée avait déjà été avancée par le ministre dans un interview publiée vendredi par le journal 'La Dernière Heure'. "Nous allons nous constituer partie civile parce que nous pouvons déjà considérer que nous avons subi un préjudice. Cette action, je l'intenterai au nom de militaires et de leur famille pour que l'on fasse la différence (entre ces quelques militaires et les autres)", avait affirmé le ministre. Dix militaires figurent parmi les 17 personnes interpellées jeudi dans les milieux néo-nazis projetant de préparer des attentats, selon le parquet fédéral.