Le beurre et l'argent du beurre...

Au centième jour de crise, il ne semble pas que l'heure soit à la détente. Certes, négociateurs francophones et Flamands se parlent encore, par explorateur interposé, mais les progrès, confirme-t-on à plusieurs sources, sont tellement mineurs que certains n'hésitent pas à parler de blocage, voire de blocage total. Qui n'avance pas, recule. Edito: Vaincus par leur victoire?

V.d.W.
Le beurre et l'argent du beurre...
©BELGA

Au centième jour de crise, il ne semble pas que l'heure soit à la détente. Certes, négociateurs francophones et Flamands se parlent encore, par explorateur interposé, mais les progrès, confirme-t-on à plusieurs sources, sont tellement mineurs que certains n'hésitent pas à parler de blocage, voire de blocage total. Qui n'avance pas, recule.

On avait bien cru que l'explorateur, Herman Van Rompuy, encouragé par les autres partis et par Albert II, allait tenter de détendre l'atmosphère en mettant sur la table les sujets qui fâchent... moins : la justice, le social, le fiscal, etc. Mais lundi soir, ce sont encore et toujours les problèmes institutionnels que les convives francophones (Joëlle Milquet et Didier Reynders) d'Herman Van Rompuy ont eus à se mettre sous la dent. Et la distance entre les positions des partis francophones et celles des partenaires du CD&V/N-VA et du VLD, que l'explorateur a vu mardi, demeure sidérale. La réunion à 4, prévue jeudi, a été annulée.

Dès lors, une certaine inquiétude pointe, en Flandre. Certes, Herman Van Rompuy a créé un meilleur climat, il a réussi à se faire respecter de tous, il a gagné la confiance, l'autorité voire la sympathie, mais avec quel résultat, finalement ? Il y a précisément 3 semaines que H. a été chargé par le Roi de dénouer la crise politique et il n'a toujours engrangé aucun accord, même partiel. Normal, là n'était pas son rôle : il devait se limiter à dresser les contours d'accords éventuels. Mais même ces esquisses sont toujours invisibles. Et les francophones qui, séduits par l'explorateur, penseraient qu'il ferait un meilleur Premier ministre qu'Yves Leterme se trompent, paraît-il. Car, si un accord gouvernemental devait être négocié avec une mini-réforme de l'Etat ou une pseudo-scission de BHV, il ne passerait pas le cap des congrès du CD&V et de la N-VA. L'explorateur reste donc en "liberté surveillée" par les leaders de son parti. Un parti qui défend toujours bec et ongles la candidature d'Yves Leterme au poste de Premier ministre : un sondage, paru dans "Het Laatste Nieuws" ne vient-il pas de confirmer un regain de popularité d'Yves Leterme ?

Donc le CD&V veut tout : la réforme, BHV scindée et le 16, rue de la Loi. Il y a une bien manière d'y arriver, selon le ministre flamand de l'Enseignement, Frank Vandenbroucke (SP.A) : il suffit d'inviter le PS à la table car " aucune grande reforme de l'Etat ne s'est jamais faite sans le PS ". Dans ce cas de figure, les 2/3 seraient assurés dès le départ, inutile d'aller à la pêche plus tard. Oui, mais le CD&V, outre la réforme de l'Etat, la scission de BHV et le "16" veut aussi que l'orange bleue. Et rien d'autre.

Le beurre, l'argent du beurre, le sourire de la crémière. Le CD&V a de furieuses ressemblances avec le CVP.


Flandre: 46,1 pc pour la scission Près d'un Flamand sur deux souhaite que la Belgique soit scindée (46,1pc), et deux sur trois pensent que cela sera le cas tôt ou tard. C'est ce qu'indique un sondage réalisé par "Het Laatste Nieuws" et publié mardi. Les Flamands estiment qu'il est bien que les partis flamands ne cèdent pas dans le cadre des négociations en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. La confiance en Yves Leterme, qui avait connu un certain effritement, est à nouveau intacte. Il reçoit l'appui effectif de 70 pc des Flamands interrogés. Le président de la N-VA, Bart De Wever, bénéficie aussi de la confiance des personnes interrogées qui le considèrent comme le meilleur négociateur. (D'après Belga)

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