C'était au temps où la violette tanguait

Jusqu'au bout, les partenaires libéraux et socialistes de la violette conduite par Guy Verhofstadt se seront disputés, notamment à propos des performances budgétaires. Le point sera à l'ordre du jour, ce jeudi matin, d'un comité restreint du gouvernement sortant qui procédera, en quelque sorte, à un contrôle budgétaire accéléré. L'intégralité de la note justice en pdf Edito: Budget: le nerf de la guerre!

V.d.W.
C'était au temps où la violette tanguait
©BELGA

Jusqu'au bout, les partenaires libéraux et socialistes de la violette conduite par Guy Verhofstadt se seront disputés, notamment à propos des performances budgétaires. Le point sera à l'ordre du jour, ce jeudi matin, d'un comité restreint du gouvernement sortant qui procédera, en quelque sorte, à un contrôle budgétaire accéléré.

Petit rappel des épisodes précédents. Mardi, en commission des Finances, la ministre du Budget, Freya Van den Bossche (SP.A) présentait les conclusions du Comité de monitoring budgétaire. Salées : le budget 2007, annoncé avec un surplus de 0,3 pc du Produit intérieur brut, se solderait en fait par un déficit 0,5 pc, soit 1,5 milliard d'euros.

Et la ministre de porter d'emblée un doigt accusateur vers deux responsables : le ministre des Finances, d'abord, le ministre de la Défense nationale, ensuite.

Selon Freya Van den Bossche, ces difficultés budgétaires s'expliqueraient donc par de moins bonnes rentrées fiscales que prévu, notamment à l'impôt des sociétés : 11,6 milliards de versements anticipés au lieu des 12,43 milliards prévus. En cause, le recours important des sociétés à la technique des intérêts notionnels. Parmi les mauvaises nouvelles, la ministre pointait également une série de mesures "one shot" non exécutées comme la vente de bâtiments publics (une partie seulement de l'opération 2007 aurait été réalisée, soit 200 au lieu des 600 millions), la titrisation de certaines créances ou la reprise de fonds de pension.

Déficit : 0,5 ou 0,2 pc ?

Rien de tout cela... réplique-t-on au cabinet du ministre des Finances, Didier Reynders (MR). Car si les versements anticipés des sociétés sont en recul, les recettes de TVA, sont, elles, en hausse, celles de l'Inasti sont excellentes de même que les rentrées provenant de la lutte contre la fraude fiscale. Sans parler des bons dividendes des entreprises publiques. De plus, les dépenses primaires seraient moins élevées que prévu et les fonds européens n'auraient pas tous été utilisés.

Conséquence ? Le déficit ne serait pas de 1,5 milliard d'euros, mais de 700 à 750 millions, soit 0,2 pc du PIB, un niveau acceptable par l'Union européenne qui permet une certaine marge de manoeuvre pour les pays en période électorale. Yves Leterme a été informé de ces chiffres.

Reste un autre dossier, plus sensible : un dépassement de 200 millions d'euros à la Défense (pour des dépenses de personnel) qui aurait poussé la ministre à mettre le département d'André Flahaut (PS) sous tutelle. Ce que le principal intéressé conteste, certifiant que ces débours ont été réalisés sous contrôle de la Cour des Comptes.

Foire d'empoigne

Quoi qu'il en soit, le budget, pour 2008 cette fois, sera, lui aussi un casse-tête. Parce que la conjoncture se replie et parce que les futurs coalisés accumulent jour après jour les promesses dans tous les domaines (justice, asile, fiscalité), sans jamais dire comment ils les financeront. Les partenaires de l'orange bleue se déchirent déjà sur les mesures "positives". Quand il s'agira d'économies, on peut craindre une nouvelle foire d'empoigne.

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