Voici le casting Leterme I
Comme dans toute grosse production, le casting du thriller orange bleue compte des invités de dernière minute, des désistements (volontaires ou forcés) et des remplacements inattendus. L'intégralité de la note justice en pdf Edito: Budget: le nerf de la guerre!
Publié le 17-10-2007 à 00h00
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Comme dans toute grosse production, le casting du thriller orange bleue compte des invités de dernière minute, des désistements (volontaires ou forcés) et des remplacements inattendus. Voici comment, à ce stade des négociations gouvernementales, se dessinent les contours du gouvernement piloté par Yves Leterme.
C'est la principale inconnue. Joëlle Milquet est excédée par les attaques libérales (flamandes et francophones) à son encontre et laisse volontiers entendre que l'équipe orange bleue se passera d'elle. A son entourage, aux membres de son parti, ou encore, dans la soirée de lundi, aux autres négociateurs. "Vous serez bientôt débarrassés de moi , leur a-t-elle dit. J 'ai un parti à diriger." Info ou intox ? Yves Leterme prend la menace très au sérieux et a demandé aux chefs de délégation de presser Joëlle Milquet d'entrer dans le gouvernement. La "participe-opposition" chère, autrefois, à Ecolo inquiète le cartel qui craint que, de l'extérieur (comprenez depuis la Rue des Deux-Eglises), la "belle-mère Milquet" soit encore plus difficile à "gérer".
Soit. Les gros bras du CD&V, du MR et de l'Open VLD feraient bien de prendre l'avertissement de "Madame Non" au sérieux. Car, selon plusieurs sources, des démarches ont été entreprises par la présidente du CDH pour trouver un vice-Premier ministre au cas où elle resterait présidente du CDH. Melchior Wathelet - second négociateur CDH - montera au gouvernement. Il pourrait se voir confier l'Energie et l'Environnement - l'un des portefeuilles les plus "médiatiques". Ou encore les Affaires européennes, si celles-ci sont confiées à un ministre. Mais, novice, il ne sera pas vice-Premier ministre.
André Antoine, le vice-Premier wallon, aime la bagarre et le gouvernement qui se profile promet, d'être une foire d'empoigne (quasi) permanente. Problème, le Brabançon wallon ne parle pas le néerlandais, et apparaît indispensable pour tenir la maison CDH à Namur face au partenaire socialiste.
Donc, Joëlle Milquet s'est activée à débusquer un lapin blanc (orange). Et elle l'a trouvé à la Banque nationale de Belgique ! Jean Hilgers, directeur et trésorier à la BNB, a été chef de cabinet de Philippe Maystadt et de Jean-Jacques Viseur. Auparavant, ce quadra est passé par les cabinets de Melchior Wathelet (père) et de Wilfried Martens. Brillant, de l'avis de plusieurs observateurs politiques, il épaule le CDH dans les négociations budgétaires et économiques. S'il enfile un costume de vice-Premier, ce serait (en principe) vers ces matières qu'il se dirigerait.
Si Joëlle Milquet (qui espère 3 ministres pour le CDH) cède aux amabilités de Leterme et accepte d'être vice-Première, sa prédilection ira à la Justice, l'Intérieur voire l'Asile et l'Immigration. Dans ce cas, Benoît Lutgen succéderait à Joëlle Milquet à la tête du CDH. Le Namurois Maxime Prévot ou la ministre francophone Marie-Dominique Simonet ou Catherine Fonck ou Francis Delperée pourraient devenir Secrétaires d'Etat.
Il y a beaucoup moins de suspense au MR, pour la tête d'affiche en tout cas. Didier Reynders sera évidemment le vice-Premier ministre du parti (qu'il continuera à présider). Il souhaite conserver le cabinet des Finances, auxquelles il adjoindrait bien le Budget pour en faire un grand département. Les Affaires étrangères auraient été son second choix, mais il le laissera à Karel De Gucht (VLD).
La deuxième certitude du MR est féminine : Sabine Laruelle, qui gérait les Classes moyennes, lorgne, dit-on, sur les Affaires sociales. Mais le ministère sera très convoité.
Les autres noms sont moins certains : en fait, Didier Reynders n'aura que l'embarras du choix. Mais les places (4 ou 5 ministres plus 1 ou 2 secrétaires d'Etat) seront chères. Il devra tenir compte des équilibres régionaux et de la visibilité des candidats pour les régionales de 2009.
Charles Michel pourrait être appelé : dans le Brabant il est incontournable. Mais il pourrait aussi devenir chef de groupe au cas où
Daniel Bacquelaine deviendrait ministre. Le problème, pour le MR, est qu'il y a pléthore de candidats liégeois. Car à Didier Reynders et Daniel Bacquelaine, il faut également ajouter Pierre-Yves Jeholet, député fédéral, ancien porte-parole de Reynders. S'il faut faire monter un Hennuyer, ce sera à coup sûr Olivier Chastel, qui s'est privé de tout mandat carolo dans l'attente d'un strapontin au fédéral.
Il faudra aussi un Bruxellois, même si Armand de Decker est déjà à la présidence du Sénat. Ce sera sans doute un FDF : soit Olivier Maingain (à moins que le MR ne le garde pour les régionales de 2009 dans l'espoir d'en faire un ministre-Président de la Région bruxelloise ou de la Communauté), soit Bernard Clerfayt, bourgmestre de Schaerbeek. Reste un parent pauvre : le Luxembourg où le MR a pourtant cartonné le 10 juin. Mais pour le gouvernement, difficile de dire qui aura une longueur d'avance.
Le cartel CD&V/N-VA, outre Yves Leterme Premier ministre, enverra probablement Jo Vandeurzen au gouvernement. Le président du CD&V sera vice-Premier. Ses matières de prédilection sont les Affaires sociales.
La course est ouverte pour la succession de Vandeurzen. Etienne Schouppe et Hendrik Bogaert sont annoncés, mais Vandeurzen pourrait tout aussi bien être poussé à rester à son poste. Inge Vervotte, la protégée d'Yves Leterme, sera également de l'orange bleue. Elle est intéressée par l'Emploi. Pieter De Crem devrait monter à bord. Il rêve d'être ministre de l'Intérieur. Carl Devlies, premier échevin à Louvain, pourrait en être. Ce parlementaire est expert des questions Finances/Budget. Et s'intéresse depuis peu aux questions liées à la Défense.
Quant à Sabine de Béthune, elle se verrait bien à la Coopération au développement. Enfin, reste la N-VA. Que va faire Bart De Wever, son président ? Rien n'est certain, à ce stade. Mais Bart De Wever n'est pas obsédé par l'idée de devenir ministre et d'entrer dans ce gouvernement.
A l'Open VLD, les choix sont relativement clairs. Patrick Dewael sera vice-Premier ministre. Il rêve d'obtenir le département de la Justice, comme son cher oncle, Herman Vanderpoorten, plein d'humour et qui fit crouler la Chambre de rire lorsqu'il dut décider si le port du monokini serait autorisé sur les plages belges. C'est lui (le papa de la présidente du Parlement flamand) qui l'incita à se lancer en politique. Mais si Patrick Dewael n'est pas certain d'aller à la Justice, c'est parce que le premier choix du VLD sera les Affaires étrangères pour Karel De Gucht, là il s'est révélé.
Le troisième homme du VLD sera Vincent Van Quickenborne, un homme polyvalent, bosseur, qui s'est illustré quasi sans moyens au secrétariat d'Etat à la Simplification administrative. A cette liste, non exhaustive bien sûr, il faudra ajouter ceux et celles qu'on veut récompenser : c'est aussi à cela que servent les secrétariats d'Etat.
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