"Un mensonge par omission pour diviser"

C'est via un coup de téléphone du gouverneur du Brabant flamand, Lodewijk Dewitte, passé dans la soirée, que les trois bourgmestres MR ont été avertis qu'ils ne seraient pas nommés par le ministre flamand de l'Intérieur.

M.Bu., C.Le et V.R.

Publié le 14-11-2007 à 00h00

C'est via un coup de téléphone du gouverneur du Brabant flamand, Lodewijk Dewitte, passé dans la soirée, que les trois bourgmestres MR ont été avertis qu'ils ne seraient pas nommés par le ministre flamand de l'Intérieur. "Je me pose des questions, réagit Damien Thiéry, le bourgmestre de Linkebeek. M ais que cherchent les Flamands ? Veulent-ils mettre le pays en péril et condamner la mission des réconciliateurs Van Rompuy et De Decker ? C'est la deuxième gifle aux francophones en l'espace d'une semaine après le vote sur la scission de Bruxelles-Hal-Vilvorde en commission de l'Intérieur de la Chambre. Va-t-on rester sans réaction ?"

Et de poursuivre : "C'est que la stratégie flamande de division des communes à facilités de la périphérie bruxelloise ne fonctionnera pas. Ce n'est pas parce qu'ils nomment un bourgmestre et pas les autres que nous allons nous diviser. Les francophones sont unis et le resteront."

François van Hoobrouck (Wezembeek-Oppem), autre bourgmestre dont la nomination a été recalée par Keulen, joint hier soir par téléphone, s'est refusé à faire le moindre commentaire - indiquant seulement que "la riposte était à l'étude". Il n'en dira pas plus. Mais l'on peut penser que des recours au conseil d'Etat seront envisagés. On peut aussi imaginer que les différents conseils communaux concernés, qui doivent maintenant désigner un successeur, refuseront de donner un autre nom que celui qui vient d'être barré par Marino Keulen. Un nouveau carrousel s'annonce.

Dans le courant de la soirée, l'on a cependant enregistré une réaction du MR bruxellois. Dans un communiqué, Françoise Bertiaux et Françoise Schepmans ont dit leur indignation face à la décision de Marino Keulen mais aussi à propos du moment choisi par celui-ci, parlant de "fuite en avant du gouvernement flamand". Les responsables libérales de la capitale ont aussi appelé au sens des responsabilités de Myriam Delacroix, qui a été nommée de son côté.

Une version cependant contestée au CDH. "Marino Keulen dit qu'il va nommer Myriam Delacroix, dit-on à la rue des Deux Eglises. Mais il ne peut pas le faire tant que la plainte qui a été déposée contre elle - et contre les autres bourgmestres - par un député de la N-VA n'a pas été traitée. Or les plaidoiries, qui devaient avoir lieu ce mercredi, ont été reportées au mois de mars. Il y a donc eu mensonge par omission pour nous diviser. Mais nous restons solidaires ."