"Dire non à tout, c'est faire exploser la Belgique"
Le propos n'est pas d'un Flamand, mais de Hervé Hasquin (MR). Les libéraux posent le geste demandé par le Nord. Visualisez la vidéo de la conférence de presse des présidents francophonesVoici les plans vers la sortie de secoursLe grand rabibochageLes syndicats flinguent l'orange bleueLa manif de dimanche se prépare dans le calme Notre dossier complet sur la crise
Publié le 16-11-2007 à 00h00
:focal(99x81:109x71)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/KOBJJQ5WGRGVTH47AT6WJLSSVM.jpg)
C'était l'ambiance des grands jours, vendredi matin, au Mouvement réformateur, où se réunissait l'intergroupe parlementaire présidé par le député wallon Richard Miller. " Journée historique ", s'est même exclamé Hervé Hasquin, administrateur-délégué du Centre d'études Jean Gol.
Que s'est-il donc passé de si important ? Quelques heures avant la réunion des présidents de partis francophones, le président du MR, Didier Reynders, est venu présenter aux élus du Mouvement son regard sur l'évolution de la crise politique. "La Belgique de papa a vécu", a-t-il dit après la réunion, paraphrasant Gaston Eyskens, ancien Premier ministre CVP. Le président du MR (un mouvement qui au fil des ans a intégré une partie du Rassemblement wallon et les fédéralistes bruxellois du FDF) a précisé que sa formation politique devait accepter le principe d'une prochaine réforme institutionnelle, une position qu'il avait déjà défendue avant et après les élections et qu'il a tenu à réaffirmer vendredi matin, donnant ainsi aux partis flamands la garantie offerte par le MR quant à une prochaine réforme de l'Etat.
Hervé Hasquin résume ainsi son intervention : "Dire non à toute évolution de l'Etat, c'est faire exploser la Belgique. L'Etat stationnaire est un mythe. Je peux comprendre qu'il y a encore des nostalgiques de la Belgique unitaire et des personnes qui n'ont pas encore intégré l'existence des régions et des communautés. La Belgique telle qu'on la connaît aujourd'hui va devoir évoluer. C'est la condition sine qua non pour que la Belgique survive. Bien sûr, il faut que Bruxelles ait toujours son rôle et que notre Etat ait encore une visibilité suffisante et crédible à l'extérieur. Il ne faut pas confondre compromis et compromissions. Mais je pense qu'il faut faire à présent de la pédagogie. Cela ne sert à rien d'anesthésier les opinions publiques en n'osant pas leur expliquer les choses.."
Si le MR accepte le principe d'une réforme de l'Etat, elle doit, ont dit plusieurs intervenants à l'Intergroupe, être négociée, équilibrée et consensuelle. "Participer à une réflexion sur l'avenir de la Belgique ne signifie pas que l'on partage l'entièreté des demandes des autres partis, flamands en particulier", explique un élu MR. Toutefois, d'après les commentaires émis vendredi matin, il semble que les libéraux ne soient pas opposés à une certaine régionalisation de la fiscalité (société et personnes physiques). D'ailleurs, les soustractionnels actuellement autorisés (6,25 pc) ne sont toujours pas utilisés par les régions. Certains réformateurs sont aussi favorables à une régionalisation de l'emploi, l'activation des chômeurs par exemple.
Le président de séance, Richard Miller, a exceptionnellement fait procéder à un vote sur la ligne ainsi adoptée : unanimité.
Plus ouvert face aux partis flamands, dans la discussion sur la réforme de l'Etat que sur la scission de BHV, le MR a donc donné les gages attendus. On verra le résultat.
© La Libre Belgique 2007