Les choses sérieuses vont commencer

Le "coup" de Guy Verhofstadt est tellement joli que chacun veut, de la gauche à la droite, s'en attribuer les mérites. Laissons au "Grand bleu" la paternité de cette coalition "arménienne" si nouvelle dans notre dictionnaire politique. Chacun a sans doute apporté ses idées. Mais le grand art du Premier a été de trouver la ligne de synthèse et persuader les uns et les autres que sa solution était sinon la meilleure, du moins la seule praticable.

Le "coup" de Guy Verhofstadt est tellement joli que chacun veut, de la gauche à la droite, s'en attribuer les mérites. Laissons au "Grand bleu" la paternité de cette coalition "arménienne" si nouvelle dans notre dictionnaire politique. Chacun a sans doute apporté ses idées. Mais le grand art du Premier a été de trouver la ligne de synthèse et persuader les uns et les autres que sa solution était sinon la meilleure, du moins la seule praticable.

Verhofstadt III, en piste pour trois mois (seulement ?), va donc s'occuper des problèmes les plus urgents comme la nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat des citoyens, d'aider les ménages à faire face à l'augmentation du prix de l'énergie et de l'inflation qui reprend vigueur, l'approbation du plan national de sécurité ou le fait de résoudre la problématique des nuisances sonores à Zaventem.

Mais l'essentiel n'est pas là. Deux hommes vont avoir la responsabilité de négocier le "vrai" programme de cette coalition et d'aboutir d'ici le 23 mars.

D'un côté, Didier Reynders sera en charge du volet socio-économique; de l'autre Yves Leterme mènera les discussions institutionnelles.

Côté communautaire, le dossier reste explosif. La majorité des deux tiers - obtenue grâce aux voix francophones - est trop juste : les séparatistes N-VA du cartel gardent intacts leurs moyens de pression. Il faudra donc élargir, sans doute au SP.A.

Au Sud, il faudra gérer la course de vitesse à laquelle se livrent Elio Di Rupo et Didier Reynders pour prendre le leadership du front des francophones. Et définir la position commune que prendront l'ensemble des partis démocratiques - MR, PS, CDH et Ecolo - pour aborder ce chapitre qui comptera dans l'histoire du pays. Yves Leterme a intérêt à avoir bien assimilé la méthode Verhofstadt pour aboutir.

Le socio-économique ! Didier Reynders sera à la manoeuvre. La présence socialiste et l'entrée en force de ministres CD & V et CDH proches du Mouvement ouvrier chrétien ne va pas lui simplifier la tâche. Mais il ne part pas sans biscuits. Une très large part (80 pc) de ce programme a été négociée au cours des six mois d'orange bleue. On veut croire qu'aucun des ex-négociateurs chrétiens et humanistes ne reviendra sur ces acquis. Le "baromètre politique" de "La Libre" confirme clairement que ce n'est pas sur ce terrain-là que les socialistes sont attendus. Ce sera l'occasion pour Joëlle Milquet de montrer, dans l'action, que ceux qui la disent en cartel avec le PS ne sont que de mauvaises langues.

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