Berlin-Ouest comme solution à BHV

Jacques Autenne a un CV impressionnant. Spécialiste en droit fiscal, professeur à l'UCL et à l'Ecole royale militaire, il a été membre du Conseil supérieur des finances et du Conseil central de l'économie. Et puis, il habite Tervuren, ce qui n'est pas tout à fait étranger à la petite idée qu'il formule. Réagissez sur notre forum

V.R.
Berlin-Ouest comme solution à BHV
©Johanna de Tessières

Jacques Autenne a un CV impressionnant. Spécialiste en droit fiscal, professeur à l'UCL et à l'Ecole royale militaire, il a été membre du Conseil supérieur des finances et du Conseil central de l'économie. Et puis, il habite Tervuren, ce qui n'est pas tout à fait étranger à la petite idée qu'il formule.

Ce francophone, parlant parfaitement le néerlandais, le dit d'emblée : il comprend la demande flamande de scinder l'arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Il pense même que les francophones devraient accepter la scission - en exigeant cependant une disposition transitoire permettant aux habitants francophones de Halle et Vilvorde de pouvoir avoir recours à des tribunaux francophones pendant quelque temps encore.

Liens physiques

Sans contrepartie ? Non. Car Jacques Autenne comprend également bien le désir des francophones de pouvoir réunir une communauté française. Ou, pour le dire plus clairement, d'établir un lien physique entre Bruxelles et la Wallonie. Et c'est là qu'il développe une idée particulièrement originale, inédite à ce jour. En échange de la scission de BHV, dit-il, la Flandre devrait céder à la Région bruxelloise tous les accès ferroviaires, routiers et fluviaux qui la relient à la Wallonie : l'autoroute de Namur, la chaussée de Waterloo, la chaussée de La Hulpe jusqu'à Groenendael et, le cas échéant, aussi la liaison à travers Halle pour rejoindre Tournai. Cela permettrait d'établir une unité territoriale entre les francophones wallons et bruxellois sans passer par un élargissement de la Région bruxelloise au sens strict, puisque toutes les habitations jouxtant ces voies d'accès resteraient rattachées juridiquement à la Flandre. " Cela veut dire que si la Belgique devait imploser, les francophones pourraient faire la Communauté française" , commente Jacques Autenne. Lequel s'est inspiré de Berlin-Ouest dont "le statut n'a pu tenir aussi longtemps que grâce au couloir aérien et à l'autoroute qui la reliait à l'Allemagne de l'Ouest ".

Ce n'est pas le seul apport au débat communautaire que fait l'avocat. Ce dernier a aussi rédigé une proposition de loi visant à accorder aux Régions la possibilité de favoriser les entreprises en fonction de certains critères d'engagement de leur personnel, selon le principe du bonus-malus. La Flandre pourrait ainsi, par exemple, accorder des baisses de charges pour les entreprises qui engagent des travailleurs âgés et la Wallonie, pour les entreprises qui embauchent des chômeurs de longue durée.


Berlin-Ouest comme solution à BHV La présidente du SP.A, Caroline Gennez, sera reçue jeudi en fin d'après-midi par le ministre des Affaires institutionnelles Jo Vandeurzen en vue de la préparation de la réforme de l'Etat. La présidente du SP.A ne se montre pas très enthousiaste pour un tel exercice, disant attendre du gouvernement plus de clarté. Mme Gennez avait déjà fait connaître sa position il y deux semaines et celle-ci n'a pas varié. M. Vandeurzen sait donc à quoi s'attendre. Du côté francophone, l'opposition écologiste avait indiqué il y a deux semaines qu'elle restait disponible pour participer aux discussions. Le Premier ministre Yves Leterme a chargé les vice-premiers ministres et ministres des Réformes institutionnelles, Jo Vandeurzen et Didier Reynders de reprendre contact avec les partis qui étaient représentés à l'Octopus.

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