Comme une "bête" grippe
Dès ce mardi, la Belgique va atténuer les mesures prises pour endiguer la grippe A/H1N1, dont la dangerosité avérée ne dépasse pas celle d’une grippe saisonnière, mais elle va conserver une vigilance particulière pour les personnes à risques et mettre en place un système de surveillance épidémiologique.Vers notre dossier spécial
Publié le 13-07-2009 à 00h00
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Dès ce mardi, la Belgique va atténuer les mesures prises pour endiguer la grippe A/H1N1, dont la dangerosité avérée ne dépasse pas celle d’une grippe saisonnière, mais elle va conserver une vigilance particulière pour les personnes à risques et mettre en place un système de surveillance épidémiologique.
La première phase de réaction, dite d’endiguement, se traduisait par le confinement systématique des personnes touchées par le virus ainsi que de certains de leurs proches, le temps de les guérir. Elle a permis de constater que la grippe A/H1N1 était certes particulièrement contagieuse, mais d’une gravité "relative", ne dépassant pas celle d’une grippe saisonnière, a rappelé lundi la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx (PS).
Ce constat, conforté par les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), permet désormais à la Belgique de passer à une "phase d’atténuation". L’objectif est notamment de se préparer dès la seconde quinzaine de juillet au retour massif de vacanciers de pays où le virus circule beaucoup. Car contrairement à une grippe hivernale, "nombre de vacanciers de retour de ces pays auront eu des contacts chaleureux, dans la moiteur de l’été", sourit Laurette Onkelinx. Les festivals d’été, les camps et stages estivaux amèneront certainement une augmentation très sensible du nombre de personnes touchées, ajoute-t-elle. Mais concrètement, à l’exception des personnes appartenant à 9 groupes à risque (malades respiratoires chroniques, cardiaques chroniques, diabétiques, femmes enceintes, plus de 65 ans, etc.), tous les patients souffrant de grippe A/H1N1 seront désormais traités de la même manière que pour une grippe saisonnière. Il n’y aura donc plus de recherche systématique des contacts de chaque malade, ni de traitement systématique par antiviraux (sauf groupes à risques).
Le généraliste ne devra plus réaliser de prélèvement systématique des personnes présentant des symptômes grippaux pour les envoyer au laboratoire. Il soignera ses patients au cas par cas, selon les traitements habituels de la grippe saisonnière. Les règles de prévention restent toutefois d’actualité. En outre, un système de surveillance épidémiologique sera instauré pour permettre d’anticiper une éventuelle virulence accrue de la contagion : quelque 200 médecins généralistes, dits "médecins vigies", permettront une collecte continue d’informations. Les stocks d’antiviraux et de masques chirurgicaux seront distribués aux communes via les provinces. Des points de contact seront activés au niveau communal. Les vaccins, eux, devraient arriver fin septembre et seront d’abord destinés aux groupes à risque, en raison de leur arrivage progressif. Depuis le 27 avril, 126 patients ont été diagnostiqués porteurs du virus A/H1N1 en Belgique. Selon Marc Van Ranst, "le scénario optimiste est celui d’une grippe hivernale classique, qui touche de 5 à 12 % de la population. Le scénario pessimiste va jusqu’à un tiers. La réalité devrait se situer entre les deux".