Faut-il renégocier le contrat sur les vaccins ?
Alors que le gouvernement français, amplement critiqué en la personne de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, pour sa gestion des vaccins contre la grippe H1N1, a l’intention de résilier 50 millions de doses non encore livrées mais commandées, la Belgique ne semble pas vouloir suivre cette voie en gelant aussi sec le contrat passé avec la firme pharmaceutique GlaxoSmithKline. Edito: Obstination ministérielle Notre dossier Grippe A
Publié le 07-01-2010 à 04h15 - Mis à jour le 07-01-2010 à 07h37
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Alors que le gouvernement français, amplement critiqué en la personne de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, pour sa gestion des vaccins contre la grippe H1N1, a l’intention de résilier 50 millions de doses non encore livrées mais commandées, la Belgique ne semble pas - jusqu’à nouvel ordre du moins - vouloir suivre cette voie en gelant aussi sec le contrat passé avec la firme pharmaceutique GlaxoSmithKline.
Plusieurs nuances et précisions méritent toutefois d’être apportées à l’aune de la séance qui s’est tenue mardi en Commission de la Santé de la Chambre.
Avant tout, il convient de rappeler que la situation de la Belgique n’est pas nécessairement comparable à celle des pays qui tentent actuellement d’écouler leurs stocks de vaccins, lesquels ne sont pas séparés entre antigènes et adjuvants. "Quoi qu’il arrive, notre stock pourra être utilisé année après année, (NdlR : du moins endéans les cinq ans de validité), a précisé à ce propos, la ministre de la Santé, Laurette Onkelinx (PS), précisant que, dans la pire des situations, nous pourrions enregistrer une perte de 9 millions d’euros". Un montant qui, malgré les explications et le calcul théorique de la ministre socialiste, a laissé perplexe la députée Catherine Fonck (CDH), laquelle estimait qu’il fallait renégocier avec la firme pharmaceutique "pour adapter notre commande au regard des 8 millions de doses qui n’ont toujours pas été livrées par GSK et qui ne sont peut-être pas encore produites". "Cela vaut peut-être la peine non pas de les résilier, a fait remarquer à ce titre Catherine Fonck, mais, au contraire, d’adapter et de flexibiliser la portée de production de ces vaccins pour notamment dans le cas de la mutation d’une source antigénique pouvoir adapter le plus vite possible et le mieux possible le vaccin, gage de réussite".
A la question de savoir s’il faut essayer de négocier, la ministre de la Santé répond qu’il faut voir si c’est avantageux. Pour l’heure, Laurette Onkelinx a précisé qu’elle a obtenu de GSK que si un seul pays, ayant un contrat similaire, bénéficiait d’une clause particulière de résiliation avec peu d’indemnités de dédit, la Belgique devait également y avoir droit. Le cas échéant, il s’agira de considérer l’importance des indemnités de résiliation. "Si elles sont plus importantes que le coût de l’antigène, il est inutile de vous dire que cela ne m’intéressera pas !" s’est exclamée la ministre de la Santé.
En attendant, il semble que l’assemblée du Conseil de l’Europe, dont sont membres 47 pays, souhaite démarrer dans le courant de ce mois une enquête sur de présumées pressions qu’ont pu exercer des entreprises pharmaceutiques lors du déclenchement de la pandémie et organiser un débat dans la foulée.
S’il faut en croire le président de l’assemblée, l’Allemand Wolfgang Wodarg, le déclenchement de l’alerte à la pandémie constituerait "l’un des plus grands scandales médicaux du siècle". Ce n’est pas peu dire.