Obstination ministérielle
Faut-il suspendre la production par la firme concernée de quelque huit millions de vaccins contre la grippe H1N1 qui n’ont forcément pas encore servi et qui, plus que probablement, ne serviront pas, cette année en tout cas ?
Publié le 07-01-2010 à 04h15 - Mis à jour le 07-01-2010 à 07h36
Faut-il suspendre la production par la firme concernée de quelque huit millions de vaccins contre la grippe H1N1 qui n’ont forcément pas encore servi et qui, plus que probablement, ne serviront pas, cette année en tout cas ?
Et d’abord, n’a-t-on pas cédé à la panique et à un principe de précaution poussé à l’extrême, voire à l’absurde ? Et cela, ajoutent sentencieusement certains, sous la pression du lobby pharmaceutique auquel l’Organisation mondiale de la santé, basée en Suisse, ne serait pas imperméable. Deux éléments de réponse :
1) Que n’aurait-on dit dans l’opinion, et écrit dans les médias, si la pandémie s’était exponentiellement répandue alors que nos gouvernants n’auraient pas prévu les moyens nécessaires de vacciner l’entièreté de la population ? Personne, dans le monde politique, n’a oublié le syndrome de l’affaire de la dioxine en 1999 qui, parce qu’elle n’avait pas été dûment anticipée, avait provoqué l’échec électoral de la majorité en place.
2) Il nous paraîtrait cependant sage de suspendre ici et maintenant la fabrication des vaccins qui ne seront pas utilisés, et de négocier la résiliation du contrat. Cela vaudrait mieux que d’attendre leur livraison pour tenter ensuite de les revendre à l’étranger, comme la France a décidé de pratiquer. On ne comprend donc pas l’obstination de la ministre de la Santé publique à refuser cette voie de la raison, contre l’avis d’ailleurs de plusieurs composantes de la majorité.