La solidarité inter- francophones se concrétise
A l’heure où la maison Belgique se lézarde chaque jour un peu plus et où, à l’étage fédéral, les francophones peinent à faire montre d’unité, les ministres francophones des entités fédérées (Régions wallonne et bruxelloise, Communauté française et Cocof) ont, eux, enclenché la vitesse supérieure en marquant "une solidarité concrète dans l’espace inter-francophones", se félicite Christos Doulkeridis (Ecolo), ministre-Président de la Commission communautaire française (Cocof).
Publié le 29-10-2010 à 04h15 - Mis à jour le 29-10-2010 à 07h45
:focal(99x81:109x71)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FVGPG3QPLRHZJGNUODQFYWNOFU.jpg)
Al’heure où la maison Belgique se lézarde chaque jour un peu plus et où, à l’étage fédéral, les francophones peinent à faire montre d’unité, les ministres francophones des entités fédérées (Régions wallonne et bruxelloise, Communauté française et Cocof) ont, eux, enclenché la vitesse supérieure en marquant "une solidarité concrète dans l’espace inter-francophones", se félicite Christos Doulkeridis (Ecolo), ministre-Président de la Commission communautaire française (Cocof).
Le gouvernement conjoint inter-francophones, réuni ce jeudi, a en effet acté le renouvellement de la dotation de solidarité de la Communauté française à l’égard de la Cocof à hauteur de 12,5 millions. "Nous avons donné à la Communauté Wallonie-Bruxelles le rôle d’un instrument de nos politiques communes", déclare Rudy Demotte (PS), ministre-Président de la Région wallonne et de la Communauté française. "Cet outil est ajusté à nos besoins sous l’angle des objectifs et des moyens, y compris en ces temps difficiles." Et des besoins, il y en a, notamment dans le secteur non-marchand, pour lequel Communauté française et Région wallonne ont octroyé 1million d’euros à la Cocof. Et M. Demotte d’insister : "Nous structurons notre démarche en commun. Il s’agit d’une logique de birégionalisme intelligent."
Laquelle prend notamment forme dans le cadre de la création à Bruxelles et en Wallonie de 5 643 places dans les écoles, dont 58 % seront ouvertes en région bruxelloise. Un pourcentage qui, pourtant, n’est nullement proportionnel au poids des Bruxellois francophones dans l’espace Wallonie-Bruxelles. M. Demotte affirme : "Nous sortons des clés de populations. Nous dépassons les espaces stricts institutionnels et territoriaux quand il s’agit de répondre aux besoins des populations" , en l’occurrence l’imminent boom démographique auquel vont être confrontés les Bruxellois.
Bien que la Cocof soit financièrement exsangue, "nous voulons montrer qu’elle peut être et est gérée correctement", défend son ministre-Président. Ainsi, la Cocof affiche un budget 2011 de 373 millions pour un déficit "raisonnable" de 2 millions, contre 4 millions en 2009. "Et nous serons parmi les premières entités à atteindre l’équilibre en 2012", avance M. Doulkeridis.
Des perspectives qui ne seraient évidemment pas tenables sans le soutien de la Région wallonne, la Communauté française et la Région bruxelloise (qui a accordé 4 millions). "La solidarité aura lieu tant que la correction du sous-financement de la Cocof ne sera pas réalisée. Et celle-ci doit structurellement venir du fédéral", assure Christos Doulkeridis. Un financement structurel qui dépendra aussi, et surtout, de l’avenir qui sera dessiné pour la Cocof, dont certaines matières (comme le tourisme) pourraient être régionalisées.
Mais pour le moment, la Cocof poursuit sa gestion "rigoureuse" et hiérarchise ses priorités au premier rang desquelles s’imposent la formation professionnelle, les personnes handicapées et l’enseignement.