Courtois veut être bourgmestre à Bruxelles
Ce n’était plus un secret pour grand monde, mais Alain Courtois souhaite prendre la tête de liste MR à la Ville de Bruxelles pour les communales de 2012. Et, selon lui, l’avenir du MR passe par Charles Michel. Explications.
- Publié le 18-01-2011 à 04h15
- Mis à jour le 18-01-2011 à 07h01
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Entretien Ce n’était plus un secret pour grand monde, mais Alain Courtois souhaite prendre la tête de liste MR à la Ville de Bruxelles pour les communales de 2012. Et, selon lui, l’avenir du MR passe par Charles Michel. Explications.
Vous étiez l’homme de la Coupe du monde de 2018, c’est cet échec qui vous pousse vers ce nouveau défi ?
Non. Mais c’est vrai que je ne me suis jamais engagé véritablement en politique. Je ne suis pas connu comme un homme politique, je suis connu comme un homme du football. Et ça, je voudrais le corriger un jour. J’ai commencé ma carrière comme chef de cabinet d’un bourgmestre, Jean-Louis Thys. Et puis à partir de 1981, j’ai été substitut du procureur du Roi à Bruxelles pendant huit ans.
Vous étiez étiqueté PSC à l’époque.
Je suis entré dans le PSC par hasard parce que j’avais assisté à un discours de Thys. C’était un type qui venait de rien et qui avait un discours extrêmement percutant sur le fait de donner sa chance à tout le monde. J’ai retenu cette phrase : "Chacun a le droit d’être sur le terrain de jeu et une fois qu’on y est on a des droits et des devoirs."
Vous êtes pourtant devenu député du MR.
C’était en 2003, je n’avais plus d’étiquette politique. J’ai eu beaucoup de propositions et puis Louis Michel m’a dit : "Toi, tu es un gars qui est fait pour jouer en D1." Le MR correspond à ce que j’ai dans la tête, la recherche du talent, de la liberté individuelle. Ça n’empêche que le libéralisme a une action sociale importante. Et puis, il y a eu la Coupe du monde, parce que le pays mérite qu’on le défende C’est ce qui me fait énormément de mal dans ce qui se passe aujourd’hui. Je n’ose imaginer le travail du prochain gouvernement pour retrouver l’image de la Belgique.
Votre ambition est plutôt locale, paraît-il.
Je parlerai de projets et d’un nouveau souffle demain (aujourd’hui). Mais je vous confirme que je suis candidat à la tête de liste pour le MR à Bruxelles.
Il vous faudra le soutien des libéraux bruxellois et du FDF, Olivier Maingain a affirmé que le VLD ne devait pas figurer sur la liste.
On va faire une liste pour gagner et pas pour nous diviser. On aura une liste forte. Je pense avoir le sens du consensus. J’ai de très bons rapports avec les FDF de la Ville de Bruxelles et il y a quelque chose qui se met en place. On n’en est pas encore à la liste. Les problèmes se posent quand ils se posent.
Vous partez tôt, c’est en 2012.
Avant de faire une campagne électorale, il faut savoir qui est son consommateur. Qui sont ces 170 000 Bruxellois. On a quelques idées, on sait qu’il y a une multiculturalité, où sont les différentes classes sociales. Mais est-ce que l’on sait vraiment ? Le MR devra s’adapter à la nouvelle configuration bruxelloise qui est faite de richesse. Chacun doit pouvoir s’épanouir dans chaque communauté, mais cet épanouissement suppose aussi des devoirs, le respect. Je suis frappé du fait que Bruxelles est la ville où il y a le plus d’institutions internationales, mais aussi où il y a le plus de jeunes chômeurs. C’est paradoxal !
Qu’est ce qui vous gêne dans la gestion de Freddy Thielemans, actuel bourgmestre socialiste de Bruxelles ?
Je ne suis pas quelqu’un qui va dire : "Tout est mauvais." Ce n’est pas mon style. Il y a des choses qui sont très bien à la Ville de Bruxelles aujourd’hui.
Par exemple ?
Au niveau du Budget, ce n’est pas si mal. Mais je pense que nous sommes en situation de statu quo. Nous sommes la capitale de l’Europe, pas seulement sur la question de l’image, mais aussi au niveau des infrastructures, de l’urbanisme. Mon projet sera original, mais ne sera pas nécessairement "contre". Comment voulez-vous revenir sur des choses positives. S’opposer pour s’opposer, cela devient ridicule. Par contre, faire faire des files aux voitures pendant des kilomètres Est-ce que cela participe à la mobilité ?
Vous pensez à la zone 30 dans le centre-ville ?
Par exemple. Personne n’a la vérité absolue sur la gestion d’une ville, le monopole de la solution idéale.
Vous dites que vous êtes un homme de consensus, mais la campagne interne au MR fait réapparaître des divisions.
Cela ne devrait pas être le cas. A partir de moment où il y a deux candidats, il y a une campagne. C’est la première fois au MR, donc on essuie un peu les plâtres.
Vous avez un candidat ?
J’ai un candidat qui me paraît répondre à un souffle pour l’avenir. C’est Charles Michel. Je me retrouve dans son programme. Je sens une ambition, celle d’un jeune, c’est vrai; mais un jeune avec expérience. Il a été ministre régional, il est ministre fédéral, il est bourgmestre d’une ville moyenne je le concède et il est bilingue. C’est un élément important.
Ce n’est pas lui qui a installé la désunion dans le parti ?
Je ne pense pas que c’était le but de l’opération. Le but était de dire qu’à un moment, il y avait un cumul de fonctions qui devait être évité. Un parti doit être dirigé à temps plein, j’en suis toujours convaincu, Charles Michel est un homme qui aime la Belgique, c’est un fédéraliste. Il correspond à cette nouvelle génération qui a compris que la donne avait changé. Le climat a changé au niveau institutionnel, après 200 jours seulement.
M. Bacquelaine n’a pas saisi ce changement à votre avis ?
Il n’y a pas ce souffle que j’attends de l’avenir, de position forte prometteuse. Mais je veux que ceux qui disent : "Nous serons tous derrière le candidat élu", le fassent. Ce sera mon cas.
Même si c’est Daniel Bacquelaine qui gagne.
Bien sûr.