93,7% des immatriculations enregistrées en français à Bruxelles
Pour la plupart des partis flamands, entre 12 % et 15 % des Bruxellois parlent le néerlandais à la maison. Une clé de répartition 80 FR/20 NL a même été figée dans la loi pour certains budgets attribués à des matières communautaires. Mais ce chiffre est sans doute très supérieur à la réalité.
Publié le 17-06-2011 à 05h28
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Pour la plupart des partis flamands, entre 12 % et 15 % des Bruxellois parlent le néerlandais à la maison. Une clé de répartition 80 FR/20 NL a même été figée dans la loi pour certains budgets attribués à des matières communautaires. Mais ce chiffre est sans doute très supérieur à la réalité. Dans une étude qui avait fait grand bruit ("La Libre" du 3/9/2010), deux démographes, André Lambert et Louis Lohlé-Tart, estimaient que le nombre de Belges néerlandophones ne représentait plus que 5,3 % de la population bruxelloise - contre 66,5 % de Belges francophones et 28,1 % de ressortissants étrangers.
Ces chiffres avaient créé la stupeur parmi les Bruxellois flamands. Un peu d’incompréhension aussi. Pourtant, certaines données officielles viennent confirmer le constat des deux démographes. Il y a le nombre de déclarations fiscales libellées en néerlandais par exemple, qui est inférieur à 10 % du nombre total de déclarations remplies à Bruxelles.
Il y a aussi le nombre d’immatriculations. En réponse à une question écrite du député Ben Weyts (N-VA), le secrétaire d’Etat à la Mobilité Etienne Schouppe (CD&V) vient d’indiquer que l’an dernier, à Bruxelles, 5 498 demandes d’immatriculation provenant d’un particulier ont été libellées en néerlandais et 82 589 en français. Soit 6,24 % de demandes dans la langue de Vondel et 93,76 % dans celle de Molière.
Avec des disparités. Les immatriculations enregistrées en néerlandais sont plus nombreuses dans les communes du nord de Bruxelles - Berchem, Jette, Ganshoren, Bruxelles-Ville et même Anderlecht - que dans les communes du sud.
Etienne Schouppe a aussi donné le nombre de demandes d’immatriculation introduites par une entreprise établie à Bruxelles et leur ventilation par "régime" linguistique. Et que constate-t-on ? Que le déséquilibre qui se marque au niveau des particuliers est, ici, nettement moins fort. Certes, en 2010, le nombre d’entreprises qui ont fait une demande d’immatriculation en français (53 289) est supérieur à celui des entreprises qui en ont déposé une en néerlandais (24 668). Mais on est là dans une proportion de 2 pour 1. Une des explications tient sans doute au fait que de grandes entreprises demandent l’immatriculation des voitures de société composant leur charroi en néerlandais.
Des chiffres sont par ailleurs donnés sur les immatriculations dans les six communes à facilités de la périphérie. Des chiffres qui n’ont pas dû faire plaisir au député N-VA qui les demandait puisqu’il apparaît que 80 % des demandes d’immatriculation introduites par un particulier en 2010 dans ces communes "sensibles" l’ont été en français (4 997) et 19,8 % en néerlandais (1 230).
Etienne Schouppe a encore révélé les demandes d’immatriculation introduites dans une autre langue que celle habituellement parlée dans la région d’où elle émane. Où l’on constate qu’il y a nettement plus de demandes d’immatriculation libellées en français en Flandre qu’il y en a en néerlandais en Wallonie. En 2010, 31 921 particuliers domiciliés en Flandre - dont 22 959 dans le Brabant flamand - ont fait leur demande en français alors qu’en Wallonie, 5 187 demandes d’immatriculation avaient été introduites en néerlandais.