De Decker: "Stop à la culture du laxisme"

Le gouvernement a décidé de renforcer le dispositif policier afin d'améliorer la sécurité sur le réseau de la STIB. Ces mesures suffiront-elles à enrayer le sentiment d'insécurité dans la capitale ?

L.Be
De Decker: "Stop à la culture du laxisme"
©Belga

L'agression mortelle d'un agent de la STIB, samedi dernier, a provoqué la paralysie des transports en commun bruxellois ainsi que la colère des employés. Des mesures ont été avancées par le gouvernement. Seulement des promesses ou véritables mesures ?

Sur le plateau de "Mise au point" (RTBF), René Dehotte, chauffeur de bus STIB, dit douter que l'augmentation du nombre de policiers dans la capitale changera quelque chose à l'insécurité. Quatre cents policiers supplémentaires devraient en effet compléter l'effectif actuel dans les mois à venir afin d'améliorer la sécurité du réseau de la STIB. "Ces mesures n'ont pas été improvisées mais accélérées et, sur certains points, complétées", affirme la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. "L'attente était tout à fait légitime. Le budget et les propositions étaient là. Nous devions présenter notre plan cette semaine". La ministre assure que ce seront bien des policiers en plus qui seront affectés "aux points considérés comme sensibles par la STIB".

Cependant, Karl Vanlouwe, sénateur N-VA, craint que ces mesures ne soient que des promesses comme cela avait déjà été le cas par le passé. "Mettre des policiers, c'est bien" mais pour le sénateur MR et bourgmestre d'Uccle, Armand De Decker, le problème est bien plus profond et il dénonce "l'immoralité croissante". "Il y a un problème de délinquance" qui selon lui ne sera pas résolu par le laxisme et le laisser-faire. Le sénateur N-VA, qui se dit d'accord avec Armand De Decker, affirme également qu'il y a, à Bruxelles, un vrai problème d'organisation. "Il y a trop de structures" a-t-il dit faisant référence notamment au nombre d’échevins, de bourgmestres, et de zones de police.

Olivier Maingain, président du FDF et bourgmestre de Woluwe-Saint-Lambert, n'est pas d'accord. Il s'appuie sur l'exemple de Gand où le taux de criminalité est plus élevé qu'à Bruxelles alors qu'il n'y a qu'un seul corps de police. "Nous en sommes arrivés là parce que, par le passé, des mesures ont été prises de manière déraisonnée. Cette situation, nous l'avons dénoncée. Il faut qu'on se rassemble au lieu de polémiquer" lâche-t-il. Le président du FDF demande à ce qu'une véritable table ronde soit organisée afin de trouver des mesures concrètes et immédiates.

Selon Vincent Gilles, président du SLFP Police, il manquerait environ 3.000 policiers à Bruxelles. Mais, "les fameux 3.000, c'est par rapport à une norme théorique qu'il faut revoir", affirme Joëlle Milquet. "Nous avons fait une demande des besoins auprès des polices locales. Il en ressort qu'il faudrait engager 1.400 nouveaux effectifs par an. On pourrait y arriver à partir de 2013", poursuit-elle. Mais l'augmentation des effectifs de la police suffira-t-elle a faire diminuer l'insécurité ?

Plusieurs invités, dont Bruno Bulthé, procureur du Roi de Bruxelles, dénoncent un problème plus complexe: "Il y a un problème d'incivisme, d'éducation à la maison, d'absentéisme scolaire…" Des points relevés également par la ministre de l'Intérieur qui cible, en plus, des problèmes "d'autorité parentale, d'insertion, d'emploi, de suivi pénitentiaire, etc." Armand De Decker, sénateur MR et bourgmestre d'Uccle, demande à ce que les moyens de la justice soient augmentés, en plus de ceux de la police. Reste à savoir quel équilibre il faudra trouver entre prévention et répression.

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