Un 1er mai sur fond de divorce PS-FGTB
Les socialistes fêteront le 1er mai en ordre dispersé. PS et FGTB vont se tourner le dos. En cause? Le programme d’austérité du gouvernement Di Rupo concocté ou, à tout le moins, avalisé par le PS mais combattu par le syndicat.
Publié le 30-04-2012 à 04h15 - Mis à jour le 30-04-2012 à 12h57
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Les socialistes fêteront le 1er mai en ordre dispersé. PS et FGTB vont se tourner le dos. En cause ? Le programme d’austérité du gouvernement Di Rupo concocté ou, à tout le moins, avalisé par le PS mais combattu par le syndicat. Les ténors de la FGTB ne manqueront pas de dire qu’ils se sentent trahis par leur parti frère, né dans le même berceau mais accusé d’avoir renié ses origines.
Ce n’est pas la première fois que la FGTB tire la tête. On a même déjà connu des 1er mai plus tendus. En 1996 notamment, la CGSP - la centrale des services publics de la FGTB - avait chahuté plusieurs assemblées du PS pour protester contre la suppression de 3 000 postes d’enseignants orchestrée par la ministre-Présidente de la Communauté française de l’époque, Laurette Onkelinx (PS). Quelques gnons avaient même été échangés à l’occasion. Les relations entre les deux se sont ensuite normalisées. Mais elles ne sont plus jamais revenues au beau fixe. Quelque chose s’était brisé. Le temps de l’action commune, où le PS et la FGTB se retrouvaient ensemble sur le même podium, était révolu. Définitivement. Désormais, c’est sur invitation que les responsables de la FGTB se rendent à un congrès du 1er mai du PS. Et c’est exceptionnellement qu’un élu du parti prend la parole devant les camarades du syndicat. Le mot d’ordre, c’est à présent : "Eux, c’est eux; nous, c’est nous."
Les tensions de 1996, de même que celles qui sont apparues en 2005 avec l’adoption du "Pacte des générations", n’ont cependant jamais eu tout à fait raison des liens unissant PS et FGTB. Même s’ils n’y jouent plus un rôle en vue, Anne Demelenne, secrétaire générale de la FGTB, et Thierry Bodson, secrétaire général de la FGTB wallonne, siègent toujours au bureau du PS. Une manière de maintenir les ponts.
C’est que le parti a besoin du syndicat. Et inversement. Pour le PS, la FGTB constitue un important vivier électoral. Pour la FGTB, le PS reste encore le meilleur relais au sein des différents gouvernements.
Le plan d’austérité concocté cet hiver pourrait cependant venir compliquer cet échange de bons procédés. La FGTB de Charleroi vient en tout cas de décider de se détourner du PS et d’appeler à la constitution d’un mouvement politique à sa gauche (lire interview ci-dessous). Le succès de Jean-Luc Mélenchon a manifestement aiguisé les appétits jusqu’en Belgique.
Le fait est important. Après la régionale de Liège, la FGTB de Charleroi est la plus importante du syndicat socialiste en Wallonie. Difficile de prédire, cependant, si son appel a des chances d’aboutir. Car beaucoup, à la FGTB, continuent à penser que, sans le PS et sans le SP.A, les choses seraient encore plus difficiles, que c’est grâce à eux que l’indexation automatique des salaires est préservée, que les prix de l’énergie ont été bloqués. De toute évidence, un choix cornélien.
L'UCM interviendra lors du 1er mai MR à Jodoigne Pour la première fois depuis que le MR fête le 1er mai, le secrétaire général de l'Union des Classes Moyennes (UCM), Christophe Wambersie, prendra la parole lors de la traditionnelle réunion de Jodoigne. Le MR organise chaque année, depuis 1994, une grande réunion à l'occasion du 1er mai à Jodoigne. L'initiative a été lancée par Louis Michel, alors président des libéraux. Alors qu'un représentant du syndicat libéral s'exprime chaque fois lors de ces réunions du 1er mai, c'est la première fois que le secrétaire général de l'UCM interviendra, souligne-t-on au parti. On rappelle que les responsables de l'UCM ont toujours refusé jusqu'à présent l'invitation qui leur était faite, affirmant que l'organisation ne soutient aucun parti en particulier. A l'heure où on constate de la nervosité à gauche avec certaines voix qui s'élèvent à la FGTB pour contester le lien avec le PS, la présence du syndicat libéral et de l'UCM à la réunion du MR prouve que les libéraux sont plus unis que jamais, dit-on encore au parti.