Dieudonné finalement forcé à se taire à Bruxelles

Le comédien Dieudonné avait bien cru pouvoir aller au bout de ses délires antisémites, mercredi soir lors d’un spectacle interdit une première fois à Roosdaal et une seconde fois à Anderlecht avant d’être finalement accueilli dans une salle près du canal de Bruxelles. C’était sans compter sans la police de la ville qui a interrompu le spectacle. En outre, un procès-verbal a été dressé à l’encontre de l’artiste pour propos xénophobes et incitation à la haine.

Christian Laporte

Le comédien Dieudonné avait bien cru pouvoir aller au bout de ses délires antisémites, mercredi soir lors d’un spectacle interdit une première fois à Roosdaal et une seconde fois à Anderlecht avant d’être finalement accueilli dans une salle près du canal de Bruxelles. C’était sans compter sans la police de la ville qui a interrompu le spectacle. En outre, un procès-verbal a été dressé à l’encontre de l’artiste pour propos xénophobes et incitation à la haine.

"Dès que la Ville a été avertie de cette représentation, elle a envoyé des policiers sur place", explique Nicolas Dassonville, le porte-parole du bourgmestre Freddy Thielemans. Pire : les policiers ont mentionné dans leur PV que l’artiste avait aussi incité le public à faire le salut nazi.

De son côté, le propriétaire de la salle a également reçu un procès-verbal qui fait état de manquements administratifs. Enfin, la Ville de Bruxelles envisage elle-même de poursuivre Dieudonné pour son dernier spectacle qui est déjà dans le collimateur de la justice depuis sa prestation il y a quelques semaines à Herstal.

"Rendez-nous Jésus", le dernier spectacle de l’artiste, devait initialement être présenté au Birmingham Palace, à Anderlecht, mardi soir. Mais la commune a annulé la représentation en faisant valoir que cette salle des fêtes ne détenait pas le permis environnemental nécessaire à la programmation de spectacles. Mais Dieudonné et les siens avaient déjà tenté de l’organiser dans une salle de Roosdaal, dans le Payottenland.

Là, c’est son propriétaire, Oguzhan Karaca qui a pris les devants après s’être rendu compte que l’on avait abusé de sa bonne foi : "On m’avait dit qu’il s’agissait d’un spectacle scolaire mais lorsque j’ai découvert le subterfuge, il y a une dizaine de jours, j’ai immédiatement fait annuler la réservation." Le responsable de la salle de Roosdaal n’en a pas moins dû faire appel à la police mardi car visiblement les organisateurs autour de Dieudonné n’avaient pas fait savoir que la salle était indisponible. "J’ai donc demandé conseil au bourgmestre qui m’a envoyé six policiers et tout s’est déroulé dans le calme "

On a aussi appris jeudi qu’Olivier Da Silva, le propriétaire de la salle dans laquelle s’est produit Dieudonné mercredi soir, ne portera plainte ni contre la Ville, ni contre l’humoriste.

C’est après un coup de fil mardi d’une boîte de production française qui recherchait une salle pour un one man show qu’il a accepté de louer une de ses salles au quai des Usines. Les organisateurs ont payé la location dans la foulée. M. Da Silva précise encore qu’il a été averti de la tournure de la soirée alors qu’il était à Paris. Il est revenu illico presto à Bruxelles, où il a trouvé les policiers devant sa salle avec un arrêté du bourgmestre. Le propriétaire des lieux a alors prévenu l’entourage de Dieudonné qui se produisait devant 700 personnes et a demandé aux policiers d’attendre la fin du spectacle avant d’intervenir. Il semble que 700 autres personnes attendaient devant la salle pour assister à une seconde représentation en fin de soirée. "Dieudonné a crié à la censure. C’était la cohue mais comme je l’ai invité à appeler au calme, il l’a finalement fait."

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