Le MR veut faire aussi bien qu’en 2006
Les libéraux espèrent conserver leurs acquis et engranger de nouvelles victoires. A Bruxelles, sans le FDF, ce sera plus dur. Surmonter ce schisme constitue un vrai défi.
Publié le 17-09-2012 à 17h05
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La scission de l’ancienne fédération (MR d’un côté, FDF de l’autre), elle qui rendait les libéraux incontournables dans certaines communes bruxelloises constitue indéniablement un défi à relever pour le MR. En Wallonie, les libéraux disposent toujours d’une série de citadelles. Et espèrent en conquérir d’autres. Tout dépendra de la force de certaines locomotives locales et des alliances pré ou postélectorales.
Un rappel, tout d’abord. Le scrutin communal et provincial de 2006 avait été un excellent cru pour le MR. C’était l’époque des affaires du PS à Charleroi. Didier Reynders était en pleine ascension et profitait pleinement de l’ère Sarkozy : la campagne chez nos voisins français avait d’évidentes retombées chez nous. Le premier défi pour les troupes de Charles Michel sera donc de faire aussi bien qu’en 2006. Non seulement en termes de résultats, mais aussi en termes d’alliance. Car il ne suffit pas de gagner les élections - cela aide, bien entendu - encore faut-il conclure les bonnes alliances et éviter de se faire marginaliser par des partis qui, même vaincus ou moins importants, peuvent se coaliser contre le vainqueur. Ce fut déjà le cas, en 2000, pour le MR à Bruxelles et à Ottignies : premier parti, il fut écarté de la noce.
Aux dernières élections communales, le MR avait donc conquis 81 maïorats en Wallonie, 5 à Bruxelles et 1 en périphérie. Au total, les libéraux avaient ainsi placé 343 échevins, 1 052 conseillers communaux.
Les libéraux sont persuadés de pouvoir faire aussi bien, sinon mieux. Et ils pointent, ce qu’ailleurs, on vante aussi : une "formidable" dynamique interne, des équipes soudées, motivées, renouvelées à certains endroits. Bref, un parti en bonne santé, et en plus dopé, ces dernières semaines, par des sondages qui, globalement, vont tous le même sens : le progrès.
Ce n’est évidemment pas un scoop : c’est dans le Brabant wallon que le MR réalise, traditionnellement, ses meilleurs résultats. Waterloo, Wavre, Braine-l’Alleud, Lasne Autant de forteresses libérales qui devraient rester de vrais bastions bleus tant les scores réalisés il y a six ans y étaient confortables.
A Namur, le MR pourrait jouer les arbitres, voire les trouble-fête : PS et CDH espèrent tous les deux conquérir le maïorat, Maxime Prévot (CDH) étant le mieux placé. Restera à choisir le partenaire, à moins que cela ne soit déjà fait Dans le reste de la province, les communes libérales d’Eghezée, Rochefort, Dinant, Bièvre devraient le rester. Le MR espère créer "une sensation" à Gembloux où Sabine Laruelle brigue le maïorat.
A Liège, aussi, la rumeur d’un renouvellement de l’accord PS-CDH circule. Car, dit-on, il y a une (bien curieuse) tradition : le partenaire du PS à la province ne doit pas être le même que celui à la ville. Cela suppose donc que le PS soit partout Et comme il semble y avoir un accord PS-MR à la province, l’allié à la ville devrait encore être le CDH, à condition, bien sûr, que celui-ci sauve les meubles. Mais le MR n’a pas renoncé. D’autant que le départ de Didier Reynders a détendu les relations entre socialistes et libéraux. Dans la province, dans l’arrondissement de Huy-Waremme, il y a trois bons élèves libéraux : Hervé Jamar (Hannut), Luc Gustin (Burdinne) et Pol Guillaume (Braives). A Visé, Marcel Neven espère se maintenir tandis qu’à Sprimont, le bourgmestre, Claude Ancion devra surveiller le résultat d’un certain Thierry Giet
Dans plusieurs communes du Luxembourg, les libéraux ont le sentiment que PS et CDH souhaitent renouveler leurs alliances voire en sceller d’autres. Le MR compte sur deux jeunes qui "montent" : les bourgmestres de Tintigny (Benoît Piedbœuf) et de Neufchâteau (Yves Evrard).
Dans le Hainaut, à Charleroi, Olivier Chastel utilisera son incontestable ancrage local pour séduire les carolos. Le boulot sera rude face à la machine Magnette. Après, qui fait quoi avec qui ? On verra. Montigny-le-Tilleul et Jurbise resteront sans doute dans les mains fermes de deux grandes libérales : Véronique Cornet et Jacqueline Galant. Tandis qu’à Mons, Georges Louis Bouchez mènera ses troupes au combat dans l’espoir de maintenir la présence du MR dans la majorité d’un certain Di Rupo. A Tournai, c’est Marie-Christine Marghem qui mène l’offensive face à un autre ponte du PS : Rudy Demotte.
On clôturera ce rapide tour d’horizon par Bruxelles. Schaerbeek est évidemment la commune à suivre. Le MR s’y présente seul, privé de deux de ses anciens échevins, qui sont restés sur la liste du bourgmestre Bernard Clerfayt. Le jeu des alliances pourrait-il créer des surprises ? Certains le croient. Ainsi qu’à Bruxelles ? On surveillera aussi Woluwe-Saint-Pierre où le libéral Willem Draps a été contesté par certains de ces colistiers. De sorte que, finalement, le maïorat pourrait revenir au CDH du coin, Benoît Cerexhe, avec l’aide de la liste déposée au dernier moment par Dominique Harmel.