Le viol d'un étudiant déguisé en femme suscite réactions et préoccupations
Ces réactions tardives sont liées non pas à la diffusion récente d'éléments d'information concernant les faits, mais ce qui est présenté comme une décision de l'institution de demander aux étudiants d'éviter de se déguiser en femme.
- Publié le 27-11-2012 à 16h49
- Mis à jour le 03-08-2013 à 15h50
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Le viol d'un étudiant de la Hoogeschool Universiteit Brussel (HUB), déguisé en femme, le 15 octobre dernier dans le cadre d'un baptême estudiantin a suscité avec effet de retard plusieurs réactions dans le landernau bruxellois, lundi et mardi.
Cet effet de retard est lié non pas à la diffusion récente d'éléments d'information concernant les faits, mais ce qui est présenté comme une décision de l'institution de demander aux étudiants d'éviter de se déguiser en femme. Lundi, le secrétaire d'Etat bruxellois à l'égalité des Chances avait estimé que ce faisant, l'université envoyait un mauvais signal car c'est une manière implicite de concéder que le viol est lié à une responsabilité de la victime et non de l'auteur.
Pour Bruno De Lille, une telle initiative constitue une insulte à l'égard des femmes et des transsexuels. Dans un tel cas, les femmes ne devraient pas non plus pouvoir s'habiller de manière trop féminine pour ne pas apparaître trop provocantes.
Le président de l'assemblée de la Vlaamse Gemeenschapscommissie, Jean-Luc Vanraes (Open VLD), souhaite que cette décision soit revue. Pour lui, il faut combattre fermement ce type de violence et la sanctionner. Mais cela ne peut se faire en lui faisant des concessions et en limitant la liberté.
De son côté, le député et échevin PS de la Ville de Bruxelles, Philippe Close a estimé mardi que même en partant d'un conseil inspiré d'une bonne intention de protection des étudiants, la haute école donnait un très mauvais signal de société.
"Bruxelles est une capitale multiculturelle, où la liberté individuelle est un droit fondamental", a-t-il expliqué.
Les étudiants de Bruxelles doivent se sentir libres de leurs actes et de leurs choix vestimentaires à tout moment.
D'après Philippe Close, les autorités bruxelloises continueront de mettre tout en œuvre pour garantir la sécurité de chacun. La lutte contre l'homophobie doit aussi être une priorité en termes d'éducation mais aussi de répression.
Deux individus interpellés
Interpellé par les policiers locaux de la zone de Bruxelles Capitale-Ixelles jeudi 15 novembre, le violeur mineur – 15 ans au moment des faits – s’était illico vu inculpé de viol avec la circonstance aggravante que le mobile de son crime est la haine, le mépris ou l’hostilité. Placé dans la foulée au centre fédéral fermé pour jeunes de Saint-Hubert, sa détention s’est vu prolongée d’un mois en chambre du conseil cette semaine.
Son complice – un mineur âgé de 17 ans – a pu être interpellé ce jeudi 22 novembre et a également été placé dans le même centre fédéral fermé pour jeunes. Un énergumène qui a frappé et dépouillé la victime, mais ne l’a pas violée. Des images de caméras de surveillance prouvant en effet qu’il attendait le violeur à l’extérieur.