Édito : Prisons : non, non, rien n’a changé

Il y a un petit temps qu’on n’avait plus entendu parler des gardiens de prison. Les voici qui remontent au créneau.

Jean-Claude Matgen
Édito : Prisons : non, non, rien n’a changé
©Bauweraerts

Il y a un petit temps qu’on n’avait plus entendu parler des gardiens de prison. Les voici qui remontent au créneau.

Après avoir essuyé les vertes critiques des avocats, furieux qu’elle n’ait rien fait lors des discussions budgétaires pour sauver l’avenir de l’aide juridique, la ministre de la Justice, Annemie Turtelboom, s’apprête à devoir "gérer" (les mauvaises langues prétendent qu’elle a chassé ce mot de son vocabulaire) une nouvelle crise des prisons.

Alors que, de la Hollande, souffle le vent d’une rumeur annonçant la possible fermeture de la prison de Tilburg, qui sert de rustine au gouvernement belge, les surveillants d’Andenne et d’Ittre se sont mis en grève car ils ne veulent pas entendre parler de l’arrivée de détenus en provenance de la très délabrée sinon insalubre prison de Forest. Et ils ne sont pas les seuls. Selon les syndicats, la politique consistant à tenter de résoudre un problème quelque part pour en créer d’autres ailleurs a assez duré.

Les gardiens de prison devraient pourtant nourrir des motifs de satisfaction : le gouvernement s’apprête à "durcir" la loi Dupont, qui règle le statut des détenus. On va discuter d’un avant-projet de loi qui propose, par exemple, de porter à 18 jours (au lieu de 9) la mise au cachot d’un détenu, en cas de prise d’otage (une spécialité hélas devenue à la mode en cas d’évasion) ou d’atteinte sérieuse à l’intégrité physique d’un tiers.

Cette fois ce sont, notamment, les commissions de surveillance des prisons qui s’émeuvent, en dénonçant un durcissement excessif. Croyez-vous que cela suffira à ébranler la ministre ?

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