Des photos d’adolescentes en pâture sur Facebook

Un regard aguicheur, une moue suggestive ou un décolleté sur une photo: cela a suffi pour que des adolescentes flamandes se voient clouées au pilori sur Facebook et soient même insultées dans la rue. Plusieurs, très choquées, ont porté plainte à la police.

J. La.
Des photos d’adolescentes en pâture sur Facebook

Un regard aguicheur, une moue suggestive ou un décolleté sur une photo : cela a suffi pour que des adolescentes flamandes se voient clouées au pilori sur Facebook et soient même insultées dans la rue. Plusieurs, très choquées, ont porté plainte à la police.

L’affaire a éclaté le 1er janvier. Une Anversoise de 15 ans, très active sur Internet, est intriguée en suivant le "chat" de deux amies. Elle apprend que sa photo figure sur un profil Facebook au nom sans équivoque : "Antwerpse Hoeren" ("Putes anversoises"). Elle découvre avec effroi que des dizaines de commentaires figurent sous sa photo, pour la plupart obscènes et dénigrants. Le lendemain, elle en parle à ses parents. Ils décident de porter plainte à la police d’Anvers, qui lui apprend qu’elle n’est pas la seule. Ces pages ont été visitées par de très nombreux internautes : 4 600 avaient marqué leur support pour cette page en cliquant sur le bouton "Like".

Les policiers ont contacté Facebook qui a bloqué la page. Mais il était trop tard : d’autres pages Facebook ont été créées sur le même thème. Seule changeait la ville : il y a eu Turnhout, Bruges, Hasselt ou encore Bruxelles. Ce ne sont sans doute pas les mêmes personnes à l’origine de ces pages.

Une de ces ados a raconté dans la presse flamande avoir été reconnue dans la rue et abordée. Une autre qui voulait en savoir plus a reçu comme réponse que l’on connaissait son adresse et son téléphone.

Ces photos viennent des profils Facebook des victimes, copiées par des "amis" qui se comptent souvent par centaines pour les adolescentes. Celles-ci postent régulièrement des photos un peu osées, comme pour prouver leur féminité. Et elles sont détournées.

Une enquête de l’université d’Anvers a conclu que 11 % des adolescents sont victimes de harcèlement sur Internet. Mais, ici, cela va plus loin, car ce n’est pas dans un cadre scolaire ou celui d’un groupe d’amis. Avec des conséquences qui peuvent être déstabilisantes à un âge où l’avis et le regard du monde extérieur comptent beaucoup.

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