Dépénaliser une série d'infractions, la "réponse concrète" à la surpopulation carcérale
C'est l'avis de Juliette Moreau, avocate et membre de l'Observatoire international des prisons. "Par exemple, tout ce qui concerne la détention, la consommation et la vente de stupéfiants".
Publié le 18-01-2013 à 19h47
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Selon Juliette Moreau, avocate et membre de l'Observatoire international des prisons, l'une des solutions à la surpopulation carcérale serait de dépénaliser certaines infractions. Elle s'est exprimée lors d'une conférence organisée vendredi par le Jeune barreau de Bruxelles. "Au-delà du constat habituel que nos prisons sont surpeuplées, il y a une réponse concrète qui peut être donnée.
Pour alléger l'incarcération, il faut dépénaliser une série d'infractions. Par exemple, tout ce qui concerne la détention, la consommation et la vente de stupéfiants", a avancé Me Juliette Moreau.
"Il y a aussi les malades mentaux qui, soit sont incarcérés parmi les autres détenus, soit sont incarcérés dans les annexes psychiatriques des prisons, mais qui pourraient être admis ailleurs. Et enfin, il y a toutes les infractions liées aux sans-abri, la mendicité, le vagabondage, etc.", a poursuivi la conférencière.
"On inverse les valeurs démocratiques"
Vincent Spronck, chef d'établissement de la prison de Forest-Berkendael, a laissé entendre que l'urgence de trouver des solutions à ce problème ne justifiait pas tout. "Si parce qu'il y a urgence, on inverse les valeurs démocratiques, alors la démocratie est danger", a-t-il prononcé.
Françoise Tulkens, vice-présidente honoraire de la Cour européenne des droits de l'Homme a, quant à elle, insisté sur le rôle crucial de la presse judiciaire pour alerter l'opinion publique et le monde politique sur la surpopulation carcérale, particulièrement à la prison de Forest.