Forest, une prison "en ruine" qui n’en finit pas de défrayer la chronique
La prison de Forest n’en finit pas de défrayer la chronique. Parce qu’elle tombe en ruine, fuit de partout et "offre" des conditions de détention lamentables. En 2012, elle a fait au moins deux fois l’actualité.
Publié le 25-01-2013 à 04h15
La prison de Forest n’en finit pas de défrayer la chronique. Parce qu’elle tombe en ruine, fuit de partout et "offre" des conditions de détention lamentables. En 2012, elle a fait au moins deux fois l’actualité.
C’est ainsi que l’ancienne bourgmestre de Forest, Magda De Galan (PS) a décidé, en juillet, de prendre un arrêté donnant ordre de limiter l’occupation des cellules des ailes C et D de la maison d’arrêt à deux détenus (on comptait 122 trios à l’époque) et à un détenu par cellule dans les ailes A et B. Des mois durant, elle avait multiplié visites et démarches pour alerter l’administration pénitentiaire et les autorités politiques. En vain. Elle avait beau leur dire, à l’instar du Conseil de l’Europe, du barreau de Bruxelles, de l’Association syndicale des magistrats ou de la Ligue des droits de l’homme, qu’il était inadmissible qu’on accueille jusqu’à près de 750 détenus dans une prison pouvant en abriter 402; que 122 d’entre eux étaient obligés de dormir sur une paillasse; que les détenus ne travaillant pas ou ne recevant aucune aide extérieure vivaient un mois dans les mêmes vêtements, rien n’y avait fait.
Son arrêté avait eu des conséquences positives mais cela n’avait pas empêché l’Etat d’introduire une demande en suspension devant le Conseil d’Etat. Ce dernier a récemment rejeté cette demande avec pertes et fracas.
La prison de Forest a également été épinglée, fin mars, dans une ordonnance de la chambre du conseil de Bruxelles, tombée quelques jours après que le président du tribunal de première instance de Bruxelles, Luc Hennart, eut visité l’établissement pénitentiaire et jugé la situation "inacceptable".
Inhumain et dégradant
L’instance avait à traiter du cas d’un Ucclois de 25 ans inculpé de vol avec effraction. Après avoir constaté qu’en droit, le maintien du jeune homme en détention préventive était inévitable, elle a considéré que cette détention ne pouvait avoir lieu à la prison de Forest. L’ordonnance indiquait "qu’il ressort des pièces déposées à l’audience que maintenir l’inculpé à Forest le soumettrait à un traitement inhumain et dégradant".
Et de décider que la détention préventive de l’intéressé se déroulerait à la prison de Saint-Gilles.
Le parquet, estimant qu’il était du ressort de l’exécutif et non d’une juridiction d’instruction d’assigner à un inculpé un autre lieu de détention, avait interjeté appel. La chambre des mises en accusation avait toutefois confirmé en tout point la décision de celle du conseil. Le parquet général s’était ensuite pourvu en cassation. En vain également, car il avait adressé son pourvoi trop tard.