Bogaert veut "que l'on respecte à nouveau les fonctionnaires"
Entre 7.000 et 10.000 fonctionnaires publics ont dénoncé la politique de leur secrétaire d'Etat, Hendrik Bogaert, dans les rues de Bruxelles. Les organisations syndicales critiquent "la réduction drastique et aveugle des effectifs et des moyens".
Publié le 07-02-2013 à 17h56
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Entre 7.000 et 10.000 fonctionnaires publics ont dénoncé la politique de leur secrétaire d'Etat, Hendrik Bogaert, jeudi, dans les rues de Bruxelles. Les organisations syndicales, en front commun, critiquent "la réduction drastique et aveugle des effectifs et des moyens", dans les services publics.
Un cortège s'est élancé peu après 10h30 depuis la Tour des Finances. La foule a emprunté les boulevards du Jardin botanique et Bischoffsheim sur la Petite Ceinture jusqu'à Madou, avant de rejoindre le cabinet du secrétaire d'Etat à la Fonction publique, situé rue Royale. Les représentants des syndicats se sont alors adressés à leurs bases dans une ambiance déjà carnavalesque, une pluie de confettis accompagnant les traditionnels pétards.
Plus d'un an après l'entrée en fonction du secrétaire d'Etat, les syndicats ont attribué un 'insuffisant' à l'évaluation de M. Bogaert. "Conséquence logique de cette mention, nous lui livrons son C4", ont ajouté les syndicats. Un mur symbolique avait en outre été construit juste devant l'entrée du cabinet.
"Le mur est constitué des différents services fédéraux. Chaque travailleur pourrait représenter une brique et on ne peut donc pas démonter ce mur", estime Alphonse Van Der Haeghe, de la CSC Services publics. Les syndicats s'opposent notamment à la mise en place d'une nouvelle grille unique de rémunération pour toutes les prestations exceptionnelles et à la suppression du système des formations certifiées. "Cette suppression lésera gravement de nombreux agents tant dans l'évolution de leur carrière que sous les aspects pécuniaires", soulignent les organisations syndicales du SPF Finances dans un communiqué.
Le cortège de manifestants s'est dispersé peu avant midi. Les institutions publiques fédérales emploient environ 80.000 personnes (65.000 équivalents temps plein), selon une source syndicale.
Bogaert: "Je veux que l'on respecte à nouveau les fonctionnaires"
"Je veux que l'on respecte à nouveau les fonctionnaires, mais pour cela, il faut que je mène des réformes. Un taux d'absentéisme de 22% est inacceptable", a déclaré le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Hendrik Bogaert. Il réagissait ainsi à la manifestation de 6.000 à 7.000 fonctionnaires des trois syndicats de la fonction publique fédérale qui a eu lieu jeudi matin dans les rues de Bruxelles. Les manifestants protestaient ainsi contre les projets de réforme du secrétaire d'Etat. "Si l'on amène de nouveaux éléments à la table de discussion, j'y prêterai une oreille attentive", a poursuivi Hendrik Bogaert.
"Mais ce que je veux surtout faire, c'est redonner la fierté aux fonctionnaires et le respect de la société. Chaque année, j'entends la même chose lors des repas de Noël: 'Vous avez un bon salaire, une belle pension, mais qu'est ce que vous faites pour nous exactement? ' Et bien, je trouve que les fonctionnaires en font beaucoup, que ce soient l'institutrice, l'éboueur ou l'agent de police, et qu'ils font beaucoup pour la société. Mais nos fonctionnaires ont perdu une partie du respect de la société, et je veux la leur rendre. Mais je n'ai aucune chance d'y arriver si certaines situations d'urgence continuent à exister. Je fait notamment référence à l'absentéisme. Dans certaines prisons, ce taux atteint 15 à 22%, c'est inacceptable."
Des conditions de travail indignes dans les prisons
Le secrétaire d'Etat à la Fonction publique, Hendrik Bogaert, a dit jeudi à la Chambre que le problème dans les prisons était double: la surpopulation et l'absentéisme. A propos de la surpopulation il a souligné que les conditions de travail des gardiens de prison sont indignes. "Dans le privée, un employeur qui ferait travailler son personnel dans de telles conditions se retrouverait en prison", a dit M. Bogaert (CD&V) en réponse à trois questions dont celle de Michel Doomst (CD&V).
Le secrétaire d'Etat a donné des précisions sur le déroulement de la grève. Pour le service de nuit, seize prisons ont fonctionné de façon autonome sans recours à de policiers, 11 ont fonctionné avec une solution mixte policiers et gardiens. Dans cinq prisons, les policiers ont assuré seuls le service.
Pour le service du matin, quatre prisons ont fonctionné de façon autonome, 27 avec une solution mixte et dans une prison les policiers ont assuré tout le service.
M. Bogaert n'avait pas encore les données pour le service de l'après-midi. Pour sa part la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet (cdH), a dit qu'elle avait pris les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité mais que ce n'était pas le rôle des policiers de remplacer les gardiens de prison. Pour elle, il faut plus de moyens pour la Justice afin qu'on puisse avoir un cadre suffisant du corps de sécurité.