Prisons : attaquer le mal à la racine
Les fonctionnaires fédéraux sont fâchés et entendent le faire savoir en descendant ce jeudi dans la rue. Parmi les manifestants, on comptera des agents pénitentiaires.
Publié le 07-02-2013 à 04h16 - Mis à jour le 07-02-2013 à 07h52
Les fonctionnaires fédéraux sont fâchés et entendent le faire savoir en descendant ce jeudi dans la rue. Parmi les manifestants, on comptera des agents pénitentiaires. Leurs syndicats ont déposé un préavis de grève pour leur permettre de crier tout le mal qu’ils pensent du secrétaire d’Etat à la Fonction publique, qui stigmatise leur absentéisme et voudrait les faire travailler davantage.
Une fois de plus, la grève des gardiens de prison fâche les policiers, qui en ont ras la moustache de devoir suppléer les "matons". Eux aussi y sont allés d’un préavis.
Ce scénario se répète à l’envi depuis des années. Pour mettre fin à cette cascade de récriminations, les politiques réfléchissent depuis des lustres à des solutions allant du service minimum à la privatisation de la surveillance des détenus.
Personne ne semble pour autant capable de faire avancer le dossier, qui connaît pourtant régulièrement des soubresauts conduisant parfois à de regrettables débordements, comme ceux qui se sont produits, en 2009, à la prison de Forest, où des policiers remplaçant des gardiens grévistes s’étaient conduits en tortionnaires.
On dit parfois, non sans raison, que les gardiens de prison ont la grève facile et une certaine propension à faire la loi dans les établissements pénitentiaires. Mais si les autorités s’attaquaient une fois pour toutes aux racines de la surpopulation carcérale, à la vétusté de nombreux bâtiments, à l’insécurité qui y règne trop souvent, au manque criant de moyens d’encadrement des détenus, elles supprimeraient une grande partie des motifs qui poussent aujourd’hui les gardiens à débrayer et les policiers à râler sec.