La manif, et plus tard la réponse du gouvernement
Jeudi, la concertation sociale ne tremblera pas seulement au rythme du pas saccadé des militants syndicaux défilant dans les rues de Bruxelles. Elle fera aussi l’objet de toute l’attention des ministres du gouvernement fédéral. Un "kern" a en effet été programmé par le Premier ministre dans l’après-midi. Les principaux ministres pourront faire le point, à tête reposée.
Publié le 20-02-2013 à 04h15
Quadrature Jeudi, la concertation sociale ne tremblera pas seulement au rythme du pas saccadé des militants syndicaux défilant dans les rues de Bruxelles. Elle fera aussi l’objet de toute l’attention des ministres du gouvernement fédéral. Un "kern" a en effet été programmé par le Premier ministre dans l’après-midi. Les principaux ministres pourront faire le point, à tête reposée.
Au départ, l’évolution de la concertation sociale devait faire l’objet du Conseil des ministres restreint de ce lundi. Une réunion qui devait être suivie par une rencontre avec les membres du Groupe des 10. La mise en scène aurait pu être soignée. Patrons et syndicats se seraient serré la main sous le regard ému du gouvernement, puis auraient signé des accords au préalable durement négociés. Cela aurait pris des airs de réconciliations après des mois difficiles.
Scénario impossible
Mais une faille s’est immiscée dans le scénario. La FGTB a coincé sur le dernier accord partiel qui avait été négocié - celui relatif à la flexibilité. Le syndicat socialiste n’aime pas ce texte qui tente de mieux faire correspondre temps de travail et rythme de production. Mais ce n’est pas seulement à cause de cela qu’il a claqué la porte de la concertation. Il fallait manifestement qu’il laisse s’échapper la pression qui montait dangereusement dans ses rangs, singulièrement en Wallonie.
Depuis la mise en place de ce gouvernement, le monde syndical a vu tomber les uns après les autres certains des tabous les mieux gardés. Et puis, il y a l’attitude du gouvernement. Cela fait un mois que des accords partiels ont été engrangés. Mais les ministres n’ont toujours pas accepté de les reconnaître. Officiellement, parce que des calculs doivent être refaits. Mais les syndicats, et pas seulement la FGTB, jugent cette attente suspecte. Ils redoutent de voir leurs revendications passer à la trappe. Il se chuchote ainsi que la liaison au bien-être des allocations de chômage, pourtant acceptée par les employeurs, n’est pas vue d’un bon œil par certains ministres - dont la SP.A Monica De Coninck qui a l’Emploi dans ses attributions. Cela cadre mal avec la dégressivité dans les allocations de chômage décidée par le gouvernement papillon au début de son mandat.
Bref, la FGTB avait plus le cœur à mobiliser pour la manifestation du 21 février décidée avec les autres syndicats qu’à retourner à la table des négociations. C’est donc la mort dans l’âme que le gouvernement a dû reporter son "kern" au jeudi dans l’après-midi. Et renoncer à rencontrer les interlocuteurs sociaux. Il est en effet très peu probable que les ministres scellent un accord entre eux sur tous les thèmes abordés - liaison des allocations au bien-être, réductions de charge sociale, relèvement du salaire minimum et flexibilité du travail. Les contacts informels entrepris par la ministre de l’Emploi n’ont toujours pas permis de fléchir la position de la FGTB. Et le gouvernement ne passera pas en force le jour de la manifestation. Il respectera un délai, pour faire un peu retomber la pression. Une rencontre avec le Groupe des 10 aurait ainsi été programmée pour le mercredi 27 février.
Quelles sont les chances de faire revenir les syndicats à de meilleurs sentiments ? Minces. Ils craignent déjà de devoir envisager de nouvelles actions. Et pour cause. Les fédérations patronales ont laissé entendre qu’elles n’accepteraient de modifications aux accords déjà engrangés. Or, disent les syndicats, elles disposent de bons relais au gouvernement.