Un édito ambigu sur l'homosexualité crée une polémique autour des Petits Riens

Un éditorial paru dans le journal des Petits Riens et signé par le directeur général de l'association, évoquant l'homosexualité comme maladie, crée une polémique qui pourrait nuire à l'association qui a pour but d'accompagner les personnes défavorisées.

Belga
Un édito ambigu sur l'homosexualité crée une polémique autour des Petits Riens
©Alexis Haulot

Un éditorial paru dans le journal des Petits Riens et signé par le directeur général de l'association, évoquant l'homosexualité comme maladie, crée une polémique qui pourrait nuire à l'association qui a pour but d'accompagner les personnes défavorisées.

Contacté par l'agence Belga, l'auteur du texte estime avoir été mal compris. Il affirme que la thèse selon laquelle l'homosexualité est une maladie est indéfendable. Il reconnaît que son éditorial était "mauvais" et comprend qu'il ait pu être mal interprété.

Dans son texte, Julien Coppens critique la pensée dominante et les médias qui utilisent des caricatures "plutôt que transmettre une information plus ou moins complète et objective". "Je suis aujourd'hui surpris par les réactions à mon édito. Je suis victime de ce que je dénonce", déclare M. Coppens.

Dans cet éditorial, M. Coppens revient sur le débat en France sur le mariage homosexuel et critique certains médias qui ont exploité de manière caricaturale le témoignage d'une Française qui considère les homosexuels comme des personnes malades. Plutôt que de condamner clairement ce témoignage, l'éditorialiste défend le droit d'émettre des avis "hors du coup".

"J'ai un avis sur la question de l'homosexualité et je ne suis pas le seul", écrit le directeur général des Petits Riens, sans préciser son avis. "Certains condamnent, d'autres crient à l'intolérance, d'autres sont indécis... et alors? ? Est-ce mal de croire que l'homosexualité est une maladie (...)? Le risque du diktat des opinions et de l'intolérance qui en découle n'est-il pas de loin plus grand que celui "d'attraper l'homosexualité"?", ajoute l'éditorialiste.

"C'était un exemple", se défend-il aujourd'hui. "Je voulais mettre en balance deux idées. Mais je ne partage pas ce point de vue sur les homosexuels. J'aurais pu parler aussi des terroristes pour illustrer ce débat. Je ne soutiens pas leur cause mais il faut pouvoir entendre ce qu'ils ont à dire pour comprendre".

"Les préjugés nuisent gravement à la société"

Sur le site des Petits Riens, Julien Coppens présente ses excuses "à toutes les personnes qui ont été blessées" par son édito. Voici son texte, intitulé "Les préjugés nuisent gravement à la société" :

Je souhaite présenter mes excuses à toutes les personnes qui ont été blessées par mon édito publié dans le journal n°183 de l’ASBL Les Petits Riens, intitulé "Marions-nous". Après relecture je dois admettre que mon texte, qui parle de tolérance et d’ouverture d’esprit, n’est pas suffisamment clair, et donc sujet à interprétation. Pour être clair : non, je ne pense pas que l’homosexualité soit une maladie.

Mon intention était d’attirer l’attention de nos lecteurs sur le fait que nous avons tous en tête des jugements tout faits sur des catégories de personnes et que ces préjugés sont dangereux.

Les personnes qui s’adressent aux Petits Riens (sans-abri, chômeurs, etc.) sont victimes de ces préjugés contre lesquels je lutte depuis des années en tant que directeur général.

Mon but était d’encourager nos lecteurs à aller voir au-delà de ces idées toutes faites, d’aller à la rencontre de l’autre et de se faire sa propre opinion, plutôt que de se baser sur "ce que l’on nous a dit".

Quand on fait cette démarche, on se rend compte que tous les humains que nous sommes, quel que soit notre sexe, couleur, religion, etc. avons énormément de choses en commun.

Et quand on se rend compte de cela, alors nous sommes capables d’écouter ce que l’autre a à dire et finalement de se forger notre propre opinion, basée non plus sur des préjugés, mais plutôt sur la véritable connaissance de la personne.

Julien Coppens | Directeur Général des Petits Riens

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