Edito : Dompter la nature à tout prix : un leurre
Une fois de plus, la neige a provoqué, mardi, une pagaille indescriptible sur les réseaux routier et ferroviaire. Une fois de plus, les autorités ont été critiquées pour leur manque de réactivité et d’efficacité. Une fois de plus, les routiers ont été montrés du doigt pour avoir pris la route au volant de camions qui n’ont pas tardé à se mettre en ciseaux.
Publié le 13-03-2013 à 04h15 - Mis à jour le 13-03-2013 à 12h37
:focal(115x89:125x79)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GQ7NO3TNCRCDZNAYSHEASMUQGQ.jpg)
Une fois de plus, la neige a provoqué, mardi, une pagaille indescriptible sur les réseaux routier et ferroviaire. Une fois de plus, les autorités ont été critiquées pour leur manque de réactivité et d’efficacité. Une fois de plus, les routiers ont été montrés du doigt pour avoir pris la route au volant de camions qui n’ont pas tardé à se mettre en ciseaux.
Prendre des dispositions pour amortir les effets des précipitations hivernales sur les déplacements est une chose, accepter l’idée que la nature reste, XXIe siècle ou pas, en mesure d’imposer sa force et parfois sa loi en est une autre.
Il faut bien reconnaître que nos sociétés postmodernes s’accommodent mal de cette réalité. Quand on travaille à flux tendu, quand l’économie repose sur la rapidité des échanges, quand elle dépend du fonctionnement optimal d’un réseau dont les composantes doivent toutes tourner à plein régime 24 heures sur 24, un flocon peut se muer en insupportable grain de sable et gripper une mécanique qui ne souffre pas le moindre raté.
Il n’est d’ailleurs pas innocent que l’Union des classes moyennes ait rappelé, mardi, que la neige ne dispense pas les travailleurs de l’obligation de rallier leur lieu de travail sauf risques excessifs.
Naguère, les hommes réglaient leurs activités sur les saisons. Quand un village était pris par la neige, ses habitants adaptaient leur emploi du temps. Aujourd’hui, ce "fatalisme" tranquille n’est plus de mise. Les nostalgiques le regretteront. Les pragmatiques préféreront sans doute s’inspirer des propositions encourageant le télétravail les jours où la nature se rappelle au souvenir des hommes qui font si souvent mine de l’ignorer.