Pas de caisse noire au PP

Fin septembre 2010, les enquêteurs mènent une vague de perquisitions contre le Parti populaire (PP), la formation politique de Mischaël Modrikamen. La chambre du conseil de Bruxelles a rendu une ordonnance prononçant un non-lieu.

Frédéric Chardon

Fin septembre 2010, les enquêteurs mènent une vague de perquisitions contre le Parti populaire (PP), la formation politique de Mischaël Modrikamen. A l’époque, le domicile même du président du PP fait l’objet d’une visite policière. Le petit parti de droite avait fait l’objet d’accusations sur l’existence d’une caisse noire et de mouvements occultes d’argent. Mais voilà, après plus de deux ans d’enquête, tout se dégonfle : selon nos informations, la chambre du conseil de Bruxelles a rendu une ordonnance, le 21 mars dernier, prononçant un non-lieu.

Contacté hier, Mischaël Modrikamen est évidemment satisfait de ce dénouement mais il envisage d’ores et déjà de se retourner contre diverses personnes : "Les accusations avaient initialement été lancées par Rudy Aernoudt lors de son éviction du parti. Mais il a répondu aux questions des enquêteurs que cette information sur les comptes du PP, c’était simplement "un journaliste qui lui avait dit que"... Nous examinons actuellement la possibilité d’une action en calomnie et diffamation au pénal contre tous ceux qui ont propagé ces rumeurs", explique le patron du Parti populaire.

"Pas la moindre infraction"

Mischaël Modrikamen revient également sur l’enquête elle-même qui, affirme-t-il, n’a jamais abouti à quoi que ce soit de consistant. "Suite à ces accusations sur la comptabilité du PP, on avait eu droit très rapidement à des perquisitions spectaculaires chez des collaborateurs du parti, chez des donateurs du PP, dont une vieille dame de 82 ans qui entre-temps est décédée... Elle avait donné 150 euros mais la rumeur disait qu’elle avait versé au PP 250 000 euros... J’aurais été très heureux si elle avait effectivement versé cette somme au PP ! Résultat : sur la base de cette rumeur, il y a eu des perquisitions chez cette vieille dame à l’aurore. De notre côté, la police a tout retourné dans les comptes du PP. Mais, in fine, il n’y a pas la moindre infraction et tout est en ordre."

C’est allé vraiment très loin, regrette encore l’ancien avocat des petits actionnaires de la banque Fortis lors du "Fortisgate" : "On a par exemple dû se justifier pour la vente de quelques pin’s lors de nos meetings Chaque mouvement financier a été analysé et scruté : pour un petit parti, un tel zèle des enquêteurs, c’est quand même étonnant ! Les soupçons portaient notamment sur l’existence d’une caisse noire alors que tout était justifié. Ces accusations de "caisse noire" étaient d’ailleurs ridicules puisque le PP n’avait droit à aucun financement public : il n’y avait donc aucune restriction au niveau du financement privé du PP. Rien n’était occulte. Par exemple, si la vieille dame en question avait bien donné 250 000 euros au lieu de 150, il n’y aurait eu aucun problème légal "

Autre élément sur lequel portait l’enquête contre le PP : une série de paiements supposés occultes. Mais, à nouveau, il n’y avait rien derrière. "J’ai en effet retiré de l’argent du compte du parti pour payer des petites dépenses comme les boissons ou les sandwiches lors de réunions, des bouteilles de coca lors des meetings Mais tout figurait dans nos livres de caisse ! Je rappelle par ailleurs que nos comptes ont été audités et approuvés sans réserve par un réviseur d’entreprises."

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