Abdication d'Albert II: les réactions des politiques
Suite à l'annonce officielle de l'abdication du Roi, les réactions de nos politiques n'ont pas tardé à fuser sur les réseaux sociaux. Groen a salué la solidité avec laquelle Albert II a rempli sa fonction, tout en saisissant l'opportunité d'opter "finalement" pour une monarchie protocolaire.
- Publié le 04-07-2013 à 08h51
- Mis à jour le 05-07-2013 à 13h20
Groen a salué mercredi la solidité avec laquelle le roi Albert II a rempli sa fonction, ajoutant toutefois que son abdication devenait une opportunité d'opter pour une monarchie protocolaire. Le roi a joué un rôle important ces dernières années dans le dénouement politique qui a précédé l'accord sur la sixième réforme de l'État, a constaté Wouter Van Besien, le président des Verts flamands.
Il a pris le temps de l'écoute et s'est montré constructif, a-t-il relevé, y voyant là un "dur travail" accompli malgré "son grand âge", et le tout avec "l'humour nécessaire".
Mais l'abdication en faveur du prince Philippe devrait aussi constituer pour Groen une opportunité de "finalement" opter pour un rôle protocolaire de la monarchie. "Nous vivons aujourd'hui dans une démocratie moderne, ce sont les représentants du peuple qui font et votent les lois.
Le passage à une fonction protocolaire est dont une mesure logique", insiste Wouter Van Besien. Groen souhaite à cet égard "tout le succès" possible au prince Philippe.
Milquet exprime son "affection et son profond respect face au départ d'un grand roi"
Le vice-Première Joëlle Milquet (cdH) a dit mercredi avoir appris avec une "grande émotion personnelle" la décision du roi Albert II d'abdiquer tout en disant "comprendre et respecter" les raisons de santé invoquées par le souverain. Dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur exprime "son affection, sa reconnaissance et son profond respect face au départ d'un grand Roi".
"Le Roi Albert II aura en effet marqué les 20 dernières années de l'histoire de notre pays par son intelligence, son humanité, son sens de l'Etat, sa convivialité, son humour et sa grande capacité à aider à la résolution des crises politiques les plus complexes", a-t-elle commenté.
Tout en lui exprimant sa "gratitude pour l'ensemble de son action menée avec convictions, simplicité et proximité durant son règne au service de la population", Mme Milquet tient à rappeler le "rôle clé" qu'il a, selon elle, joué durant la dernière crise institutionnelle et son "attachement profond à l'unité du pays, à la promotion de la diversité de la population, au fédéralisme de coopération et au bon fonctionnement démocratique de nos institutions".
Par son choix d'abdiquer, le Roi a estimé qu'il devait favoriser sa succession pour préserver l'institution monarchique et éviter une polémique susceptible de déstabiliser le fonctionnement de l'Etat. Il a ainsi rendu un nouveau service éminent au pays, a commenté de son côté mercredi soir le président des FDF Olivier Maingain.
Le président des FDF, Olivier Maingain, considère que la décision du Roi d'abdiquer est à la fois un choix personnel éminemment respectable et un acte politique d'une grande portée. Au nom des FDF, Olivier Maingain par ailleurs exprimé sa vive reconnaissance au chef de l'Etat pour la manière dont il a assumé ses hautes responsabilités avec la volonté d'apaisement qui aura servi la fonction royale.
Barroso salue "l'action inclassable du roi"
Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a exprimé mercredi, après l'annonce de l'abdication prochaine d'Albert II, ses plus sincères remerciements au roi pour "son action inlassable au service de la Belgique et de l'Europe".
"Tout au long de ses vingt années de règne, Il n'aura cessé d'être un ardent défenseur des valeurs qui sont à la base de la construction européenne", a commenté M. Barroso, cité dans un communiqué.
"Je formule d'ores et déjà mes vœux les plus sincères à son fils Philippe, futur Roi des Belges, avec la ferme conviction qu'il poursuivra les liens privilégiés tissés depuis soixante ans entre la Belgique et les institutions européennes", ajoute-t-il.
Depuis Strasbourg, où le Parlement européen siège en session plénière, le président du Parlement européen, le social-démocrate allemand Martin Schulz, a lui salué l'action d'Albert II, en lequel il voit "un ami de l'Europe".
"Je remercie Sa Majesté le Roi Albert II, un ami de l'Europe, une source de stabilité, d'unité et d'inspiration dans son pays et ailleurs", a-t-il tweeté, en français et en néerlandais.
Wouter Beke toujours partisan d'une monarchie protocolaire
Le président du CD&V Wouter Beke est toujours partisan d'un rôle plus protocolaire pour le roi, mais ce débat ne pourra se tenir au plus tôt qu'après les élections de mai prochain vu que les articles relatifs au pouvoirs du souverain ne sont pas ouverts à révision."On ne peut pas violer la Constitution", a déclaré jeudi le président des chrétiens-démocrates flamands lors de l'émission "De Ochtend", sur le première chaîne de la radio publique flamande.
"Nous ne pourrons mener ce débat que lors de la dissolution du Parlement en mai en désignant les artciles à réviser, vu que l'on ne peut modifier la Constitution aujourd'hui", analyse M. Beke. "Dans une deuxième phase, il faudra constituer une majorité des deux tiers pour donner un nouveau contenu" aux missions du roi.Le président du CD&V s'est dit partisan d'un tel changement, notamment la fin de la soumission des lois et arrêtés royaux à la signature royale.
"La royauté n'a pas vraiment sa place dans les démocraties modernes, mais elle bénéficie d'une large soutien en Belgique", constate M. Beke. "La question est de savoir comment la nouvelle monarchie pourra remplir son rôle dans la nouvelle Belgique".
Gwendolyn Rutten veut voir la monarchie évoluer vers un un rôle protocolaire
La présidente des libéraux flamands, Gwendolyn Rutten, s'est déclarée jeudi confiante dans les capacités du futur souverain tout en plaidant pour une évolution de la monarchie vers un rôle protocolaire."Notre époque appelle à une monarchie moderne, protoclaire", a commenté jeudi Mme Rutten sur les ondes de la première chaîne de la radio publique flamande. "Cela doit se faire dans le respect de nos règles. Nous avons une Constitution et les articles ne sont pour le moment pas ouverts à révision. Mais dans un an, nous aurons ce débat. Il sera alors temps d'y travailler d'une manière adulte et dans le dialogue".
Interrogée sur les capacités du prince Philippe à reprendre la fonction royale, la présidente de l'Open-Vld s'est voulue confiante: "Je ne partage pas les doutes sur Philippe en tant que nouveau roi. Je pense qu'il est prêt", a-t-il confié."Il a grandi dans son rôle et je compte qu'il fasse souffler un vent nouveau au Palais".
Albert II semblait fatigué lors de sa dernière visite officielle
Le roi Albert II a donné l'impression d'être fatigué lors de sa dernière visite officielle à Oostduinkerke le 13 juin dernier où il avait rencontré des pêcheurs de crevettes, a confirmé le secrétaire de l'Ordre des pêcheurs à cheval, Luc Vandierendonck. "Il était alors évident que le roi avait bien profité de la visite et vécu celle-ci avec une certaine intensité", explique Luc Vandierendonck. "Le couple royal savait vraisemblablement déjà que cette visite serait leur dernière avant son abdication."Le roi Albert II s'était rendu au littoral avec des pêcheurs à cheval et avait participé à toutes les activités. "Mais, lorsqu'il a dû monter dans la charrette tirée par des chevaux, et en descendre, on a vu que c'était difficile et qu'il avait mal au dos. La reine a bien aidé son mari", relate Luc Vandierendonck.L'Ordre est très fier d'avoir pu accueillir le couple royal pour la dernière fois. L'Ordre des pêcheurs de crevettes à cheval pourra ajouter le titre "royal" à son nom d'ici trois ans, pour ses 50 ans.
Réactions sur Twitter
Suite à l'annonce officielle de l'abdication du Roi, les réactions de nos politiques n'ont pas tardé à fuser sur les réseaux sociaux.
Ainsi Rudy Demotte, Ministre-Président de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles (PS) estime que "le choix que le Roi pose aujourd'hui est inscrit dans son époque et dans une conception modernisée des institutions."
"Le choix que le #Roi pose aujourd'hui est inscrit ds son époque et ds une conception modernisée des institutions" http://t.co/Bue42WPcYN
— Rudy Demotte (@demotterudy) July 3, 2013
De son côté, Guy Verhofstadt (Open-VLD) a tenu à souligner son "respect pour un grand Roi".
#KoningAlbert respect voor een groot koning die een indrukwekkend staatsmanschap aan de dag legde- wens hem nog vele goede jaren toe
— Guy Verhofstadt (@GuyVerhofstadt) July 3, 2013
Olivier Chastel, Ministre du Budget (MR) "remercie Sa Majesté pour son engagement au service de tous les Belges" alors que Paul Magnette, Président du Parti socialiste, estime que le Roi a réalisé "20 ans de règne avec un profond sens du devoir, modestie et solidarité envers tous les Belges".
Je remercie Sa Majesté le Roi Albert II pour son engagement au service de tous les Belges. #Albert2
— OlivierChastel (@OChastel) July 3, 2013
Le Roi #Albert II: 20 ans de règne avec un profond sens du devoir, modestie et un message de solidarité envers tous les Belges
— Paul Magnette (@PaulMagnette) July 3, 2013
Jean-Michel Javaux, ex-Coprésident d'Ecolo et bourgmestre d'Amay a remercié le Roi pour "cette convivialité, Humanité et disponibilité durant ces longues nuits et mois de turbulences institutionnelles."
Merci Sire.Merci pour cette convivialité, Humanité et disponibilité durant ces longues nuits et mois de turbulences instits #abdication
— Jean-Michel JAVAUX (@jmjavaux) July 3, 2013
Benoit Cerexhe, chef de groupe CDH au Parlement bruxellois et bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, a défendu un "homme de dialogue, constructif mais ferme."
Lorsque notre pays avait besoin de stabilité, nous avons pu compter sur un homme de dialogue, constructif mais ferme. #AlbertII
— Benoît CEREXHE (@Cerexhe) July 3, 2013