Nabil Ben Yadir et l'émotion d'Albert II

Le réalisateur du film "Les barons" décrit le souvenir qu'il gardera d'Albert II et il explique pourquoi il est "hyper fier" d'être belge.

Jonas Legge
Nabil Ben Yadir et l'émotion d'Albert II
©Montage Nicolas Jacquet (lalibre.be)

Après Arno, Pierre Marcolini et Justine Henin, c'est au tour de Nabil Ben Yadir de livrer son témoignage pour notre série "Belges et fiers de l'être ?". Le réalisateur du film "Les barons" décrit le souvenir qu'il gardera d'Albert II et il explique pourquoi il est "hyper fier" d'être belge.

Quel souvenir garderez-vous d'Albert II ?

Quand il était place Poelaert, à l’occasion de ses 10 ans de règne, en 2003. Il était monté sur scène et avait remercié les artistes et le public. Puis il avait dit "Vive la Belgique" dans les deux langues. J'y étais et c'est la fois où j'ai été le plus proche de lui physiquement. Il a dégagé une vraie émotion. Sur la scène, main dans la main avec la reine Paola, il était hyper ému parce que tout le monde avait chanté pour la Belgique. Honnêtement, il va me manquer. Il est tout le temps souriant. Le protocole l'empêche de faire des vannes mais on sent que c'est un mec qui a beaucoup d'humour.

Êtes-vous fier d'être belge ?

Totalement, sans aucun doute. Je suis hyper fier de venir de ce pays. Pour l'instant, je suis à Paris, occupé à travailler sur mon prochain film et je sens qu'on a un côté beaucoup plus à l'aise, "no prise de tête". Il y a ce côté "tout va bien" en permanence, tout en étant fier mais pas chauvin. Fier d'être ce qu'on est, surtout quand on est à l'extérieur. C'est là où je ressens cette "belgitude". Alors je ne sais pas ce que j'ai de particulier mais, à Paris, tout le monde m'appelle "Le Belge". C'est peut-être la bonne humeur en permanence. Mais ce surnom me fait plaisir.

Comment représentez-vous la Belgique lorsque vous êtes à l'étranger ?

(rires) Sans même devoir en parler, le fait qu'on m'appelle "Le Belge" est significatif... Ce que je suis représente un peu la Belgique, dans ma manière de travailler, de communiquer, dans cette espèce de bonne humeur ou de côté "tout va bien quoi". Alors le côté surréaliste, je ne sais pas. Mais l'aspect bon enfant, ça c'est la Belgique. Et ça permet de respirer. Sur le film que je viens de faire, on était tous logés à la même enseigne : assistants, techniciens, comédiens. Et ça c'est très belge, ça ne se fait jamais en France. Là-bas, les figurants et techniciens ne mangent pas à côté des comédiens. Tandis que sur mon film, on était tous ensemble. Ca donne envie d'immigrer en Belgique et en dehors des raisons fiscales...

Une interview de Jonas Legge


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