Apprendre à son rythme, à domicile ou à l’étranger

Créé il y a près de 50 ans par la Loi sur la correspondance du 5 mars 1965, l’enseignement à distance s’adresse à tous, quels que soient l’âge et le niveau scolaire.

Stéphanie Bocart

Ce matin, l’ambiance est très calme au n° 1 de la rue A. Lavallée à Molenbeek, qui abrite les bureaux de l’enseignement à distance (EAD) de la Communauté française. En cette période de vacances scolaires, nombre de fonctionnaires ont pris quelques congés, mais le téléphone se fait, lui, bien entendre. "Nous avons de nombreux appels relatifs aux cours préparant aux jurys de l’enseignement secondaire", explique-t-on à l’accueil, "car il y a une session d’examens en septembre". Caroline, conseillère en orientation pour l’enseignement primaire, vient de raccrocher. "J’ai pas mal de parents qui vont voyager un ou deux ans à travers le monde", raconte-t-elle. "Ils prennent tous les renseignements maintenant; ils sont souvent très bien organisés et en général tout se passe bien. Quand ils voyagent sur un voilier, leur famille nous informe de leurs escales dans tel ou tel port afin que nous puissions leur faire parvenir les cours des enfants."
Créé il y a près de 50 ans par la Loi sur la correspondance du 5 mars 1965, l’enseignement à distance s’adresse à tous, quels que soient l’âge et le niveau scolaire. Envie d’apprendre une langue étrangère, se remettre à niveau à l’école, préparer les épreuves du jury, poursuivre sa scolarité à l’étranger, préparer une réinsertion sociale ou professionnelle,…, les raisons de s’inscrire à l’EAD sont multiples.

400 correcteurs

Chaque année, l’EAD enregistre quelque 11 500 à 14 000 nouvelles inscriptions. Le principe ? Chaque apprenant peut s’inscrire, moyennant 37,50 euros, à n’importe quel moment de l’année et choisir le programme qui l’intéresse. Français, mathématiques, langues modernes et anciennes, sciences, géographie, histoire,…, l’EAD propose près de 200 cours différents. "Les personnes intéressées peuvent soit s’inscrire en ligne soit entrer en contact avec un conseiller en orientation qui va estimer leur niveau par rapport aux cours proposés", indique François-Gérard Stolz, directeur général adjoint au Service général de l’Enseignement de Promotion sociale, de l’Enseignement secondaire artistique à horaire réduit et de l’Enseignement à distance. "Puis est envoyé un premier cours. Si nécessaire, le niveau est adapté".

Chaque élève peut ainsi apprendre où et quand il le souhaite, à son rythme et selon ses disponibilités, tout en bénéficiant de l’encadrement d’un correcteur. En tout, 400 correcteurs (enseignants, journalistes,…) collaborent à l’enseignement à distance.

Concrètement, chaque cours est divisé en plusieurs séries. Chaque série comprend une matière à étudier, des exercices d’auto-contrôle (destinés à vérifier l’assimilation de la matière) ainsi qu’un devoir à rédiger et à renvoyer à l’EAD pour correction. Le premier devoir encodé, les séries suivantes de cours sont envoyées selon un rythme convenu lors de l’inscription. L’apprenant reçoit son devoir corrigé le mois suivant. S’il a des questions ou désire des explications complémentaires, il peut communiquer par mail avec son correcteur. Pour certains modules, l’EAD a prévu une plateforme où peuvent se dérouler des "chats" (conversations en ligne) entre le correcteur et l’élève. Des supports supplémentaires tels que forums, disquettes et CD sont également disponibles, notamment pour les cours de langues.

A noter, l’enseignement à distance n’est pas certifiant (contrairement à l’enseignement de promotion sociale), mais délivre une attestation de suivi de cours à la fin de la formation.

Pas facile d’arriver au bout

Si l’EAD offre beaucoup de souplesse en terme d’horaire, "ce n’est pas facile d’arriver tout seul au bout de la formation", souligne Laurence Dohogne, coordinatrice pédagogique et chargée de mission à l’EAD. "Puisque les apprenants ont eu des difficultés à la base, on a pris le pli de les laisser avancer à leur rythme. S’ils s’inscrivent à la préparation à un jury, nous faisons des relances, demandons au tuteur de les suivre. Mais s’ils décident d’arrêter un moment donné, pour des raisons de vie, peut-être vont-ils recommencer plus tard ou pas".

Sur les 30 000 nouvelles formations demandées chaque année, environ la moitié des apprenants ne débutent pas le processus de formation alors qu’ils sont inscrits. "L’EAD demande une discipline", commente M. Stolz. "Il faut se motiver pour se préserver une ou deux heures le soir ou en journée pour travailler, ce qui augmente la difficulté. Nous sommes d’ailleurs en réflexion avec le cabinet de l’Enseignement sur l’accompagnement et le tutorat de nos apprenants." Stéphanie Bocart


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