L’enseignement à distance bascule sur internet
L’enseignement à distance enregistre entre 11 500 et 14 000 nouvelles inscriptions par an. La plupart des cours sont encore envoyés par courrier. L’objectif est de "basculer" vers l’apprentissage en ligne d’ici 2016 à 2017.
Publié le 19-08-2013 à 05h40 - Mis à jour le 23-08-2013 à 07h06
La majorité des cours de l’enseignement à distance (EAD) sont envoyés par la poste, en version imprimée. Mais à l’heure où les technologies de l’information et la communication (Tic) (réseaux sociaux, tablettes, GSM,…) se développent à toute allure, l’EAD se met aussi peu à peu à l’e-learning (ou apprentissage en ligne). "L’enseignement à distance est traditionnellement un enseignement par correspondance", rappelle son directeur général adjoint François-Gérard Stolz. "Nous travaillons sur la base du courrier, mais la numérisation des cours se met en place. On a parfois une image un peu surannée de notre mode de fonctionnement. Il y a certainement des choses à améliorer, mais il y a aussi des choses qui fonctionnent bien."
"Nous avons encore une trentaine de modules dactylographiés", informe Laurence Dohogne, coordinatrice pédagogique et chargée de mission à l’EAD. "Nous sommes en train de les changer mais cela ne se fait pas en deux coups de cuillère à pot puisque chaque module est composé de 36 séries. Et une série représente du travail pour 15 jours. Ce qui constitue des milliers de pages de cours." La solution imaginée ? "Nous amenons des "cours compagnons", continue-t-elle, "c’est-à-dire qu’à côté des cours dactylographiés, on met à disposition des apprenants un site où ils peuvent déposer leurs devoirs et poser directement des questions. Car ce qui pose problème, c’est le parcours du courrier, surtout quand il est envoyé vers des destinations éloignées et exotiques."
M. Stolz enchaîne : "Le développement des plateformes informatiques et de l’outil informatique et l’appropriation petit à petit de l’ensemble de l’offre de formations de l’EAD devraient permettre de résoudre une partie du problème." Actuellement, 17 cours en ligne ont été développés tandis que 19 autres cours sont en chantier. "Mais il y aura toujours une base papier", assure-t-il, "car il y aura toujours des cours qu’il sera plus pédagogique de travailler en version papier comme les intégrales en maths ou l’apprentissage de l’écriture."
En outre, "le choix du tout à l’électronique est un choix qui paraît évident a priori au vu de la modernisation des méthodes d’apprentissage, mais qui mérite d’être nuancé". De fait, près de 50 % des inscrits bénéficient de l’exemption du droit d’inscription (37,50 euros).
Ces apprenants sont des demandeurs d’emploi, des jeunes mineurs, des détenus, des personnes handicapées. Or, une grande partie de cette population n’a pas accès aux ressources numériques. "Nous allons aller vers de l’e-learning, cela ne fait aucun doute," affirme M. Stolz, "mais il faut éviter de priver certains publics de tout accès à une forme d’apprentissage parce qu’il y a des publics qui n’y ont accès que grâce à l’EAD."
A la suite d’un audit externe du fonctionnement de l’EAD, plusieurs pistes de travail ont été identifiées. Une note a été transmise au cabinet Schyns (CDH). "Des décisions devront être prises par rapport à notre offre d’enseignement", rapporte M. Stolz. "Nous devrons choisir les formations les plus pertinentes par rapport à nos publics cibles et opérer des choix méthodologiques et technologiques. Si ces décisions sont prises assez rapidement, nous devrions avoir un enseignement à distance modernisé à l’horizon 2016-2017." Aujourd’hui, la bibliothèque de formation de l’EAD comprend 200 modules, dont 20 à 30 sont déjà "modernisés en plateforme d’e-learning". "Si au niveau politique il est décidé de passer à l’e-learning complet, tout en sachant qu’il faudra moduler avec la version papier en fonction de certains publics, il faudra, à raison de 30 cours modernisés par an, quatre années pour avoir modernisé l’outil. C’est notre objectif."