Les luxueuses dépenses en cash d’Alain Mathot

Des voyages à l’étranger et un séjour sur un yacht durant l’été 2008 intéressent la justice.

Boutsen Bruno
Les luxueuses dépenses en cash d’Alain Mathot
©d.r.

Comme évoqué dans notre édition de ce week-end, l’affaire Intradel-Inova, soit "l’un des dossiers politico-judiciaires liégeois les plus aboutis des 15 dernières années", a connu une étape importante. Après une instruction qui aura duré près de six ans, le juge Philippe Richard, spécialisé dans les matières économiques et financières, a transmis ce dossier sensible au parquet. Dans l’air depuis un certain temps, l’information a d’ailleurs été confirmée officiellement vendredi soir par la procureur du Roi de Liège Danièle Reynders. Au moment de boucler son enquête, relative à la construction par la société française Inova de l’usine Uvélia, unité de valorisation énergétique des déchets de l’intercommunale Intradel, le juge Richard a décidé d’inculper six nouvelles personnes. Ainsi, au député-bourgmestre PS de Seraing Alain Mathot, à l’ancien échevin PS de Honnelles Alain Basilien, à l’ex-PDG d’Inova France Philippe Leroy et au consultant Dominique Cerutti, s’ajoutent désormais l’ancien directeur général d’Intradel Roger Croughs, l’homme d’affaires belge Léon-François Deferm ainsi que le consultant Adelio Tarchini. Les trois autres nouveaux inculpés sont des hommes d’affaires étrangers ayant selon la justice liégeoise participé au vaste système présumé de corruption mis en place.

Incontestablement, et ce même s’il bénéficie comme les autres inculpés de la présomption d’innocence, l’étau judiciaire est en train de se resserrer autour d’Alain Mathot (photo ci-dessous). Lequel, fils de feu Guy Mathot, est un des hommes qui comptent au sein de la fédération liégeoise du PS. Ce qui lui est reproché par la justice liégeoise, ce sont tout d’abord des contacts répétés, entre 2006 et 2008 mais essentiellement en 2007, avec le corrupteur présumé, à savoir Philippe Leroy. Il s’agirait d’appels téléphoniques mais aussi de rendez-vous parisiens durant lesquels ce dernier aurait selon ses dires remis de l’argent en cash au député-bourgmestre de Seraing. Le chiffre de 722 000 euros est évoqué par l’ancien patron d’Inova France, lequel fait partie des deux inculpés à être en aveux, mais est nié par Alain Mathot, qui a affirmé n’avoir commis "aucun acte contraire à la légalité" et pour qui la justice veut "fabriquer un coupable".


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