Une lueur d’espoir pour les pompiers

Venus à Bruxelles, les pompiers menaçaient de paralyser Bruxelles. Leurs revendications ont été en grande partie rencontrées. Le refinancement fera sentir tous ses effets à partir de 2016.

Jacques Laruelle
Bruxelles: interventions des pompiers après les orages avenue de Tervuren.
Bruxelles: interventions des pompiers après les orages avenue de Tervuren. ©© Bauweraerts D

Les pompiers en ont assez de travailler "avec des bouts de ficelle". Leur colère s’est fait sentir lundi toute la journée dans la capitale. Venus avec leurs véhicules de Wallonie, ils avaient paralysé les principales artères de Bruxelles pour faire entendre leurs revendications et, surtout, se faire entendre du gouvernement qui met la dernière main au budget 2014. Ils ont fait le siège des abords de la rue de la Loi et du parc de Bruxelles, où des cordons de policiers ont été déployés avec chevaux de frise pour empêcher qu’ils ne pénètrent dans la zone neutre.

Ils menaçaient de poursuivre leurs actions, citant le blocage de l’aéroport de Zaventem ou de gares ferroviaires. Mais ils se sont ravisés, apparemment satisfaits des garanties de refinancement apportées par la vice-première ministre et ministre de l’Intérieur, Joëlle Milquet, au cours d’une rencontre tenue en marge du conclave budgétaire. Même s’ils n’ont pas obtenu ce qu’ils désiraient, ils ont levé le siège lundi peu après 23 heures.

Une triple proposition

Les actions étaient menées par la Fédération royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique (FRCSPB), qui représente les pompiers de Wallonie et de Bruxelles. Ils se plaignent d’un sous-financement par le fédéral des services incendie, qui se traduit par des effectifs qu’ils jugent insuffisants. Il y a en Belgique quelque 17 500 pompiers, dont quelque 12 500 volontaires. Restent donc quelque 5 000 pompiers professionnels. Insuffisant, pour Marc Gilbert, le président de la FRCSPB. En France, par exemple, on compte deux fois plus de pompiers professionnels par 1 000 habitants.

Afin d’augmenter les moyens disponibles, Marc Gilbert proposait notamment une fusion entre les services de pompiers et la protection civile qui compte quelque 800 hommes. Cela, postule-t-il, permettrait de réaliser des économies d’échelle. Une proposition quelque peu irréaliste quand l’on sait que les statuts sont complètement différents.

Une deuxième piste, soulevée par la FRCSPB était de rationaliser les services d’appel d’urgence 112. Plutôt que d’en avoir un par province, Marc Gilbert souhaitait qu’il n’y ait plus qu’une centrale, voire deux par région. Là encore il n’a pas été suivi.

Mais la principale revendication était d’ordre budgétaire. Pour la Fédération royale des corps de sapeurs-pompiers de Belgique, 75 millions d’euros supplémentaires par an sont nécessaires. "C’est simplement pour avoir la tête hors de l’eau et permettre l’engagement de 1 000 voire 1 200 pompiers supplémentaires. Un minimum" , affirme ainsi Marc Gilbert. Et il avançait lui-même une piste : instaurer une taxe de un pour cent sur les contrats d’assurance incendie conclus par les familles. Là aussi, recalé.

Les pistes des pompiers n’ont pas été suivies. Ils ont néanmoins accepté de lever le siège après avoir obtenu des assurances. "Il y a eu des engagements pour rediscuter les moyens qui nous seront octroyés. Nous faisons confiance une dernière fois" , affirme ainsi Marc Gilbert, sans vouloir parler chiffres.

Au cabinet de Joëlle Milquet, on l’assurait : "On augmentera la dotation fédérale de manière importante pour 2014. On a trouvé des solutions pour répondre sur un phasage sur leurs objectifs en matière de recrutement de nouveaux pompiers." Les chiffres sont tombés hier soir: il y aura 20 millions d’euros supplémentaires pour 2014, auxquels on ajoutera 22,5 millions en 2015 et encore 27,5 millions en 2016. Soit 70 millions en plus à l’horizon 2016.

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